Dans mes précédents articles, je vous racontais comment, dix ans après un premier bilan révélant un haut potentiel intellectuel (HPI), j’ai découvert que j’étais également concernée par un trouble du spectre de l’autisme (TSA) et un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Ce double diagnostic m’a chamboulée. J’ai reçu beaucoup de messages après ces publications : « Tu ne t’en doutais pas un peu ? », « Ça change quoi, maintenant ? », « Est-ce que ça aide vraiment de mettre un mot dessus ? »

Dans cet article, j’aimerais justement répondre à ces questions qu’on se pose souvent après un diagnostic tardif, que ce soit pour un TSA, un TDAH… ou les deux. Ces troubles neurodéveloppementaux peuvent passer longtemps inaperçus, surtout chez les adultes HPI ou chez les femmes.

TSA et TDAH, est-ce que j’aurais pu m’en rendre compte avant ? 

Pour le TDAH, oui, vraiment.

Mes amis m’appellent la pile électrique depuis longtemps, ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Mais le fait que j’arrive à me concentrer extrêmement longtemps sur ce qui me plaît me paraissait contradictoire. J’avais une idée très réductrice de ce trouble, centrée sur l’hyperactivité physique. 

J’ai d’ailleurs un peu de mal aujourd’hui à distinguer l’hyperactivité mentale des idées foisonnantes du haut potentiel ou même de l’agitation anxieuse. C’est un sujet que je vais essayer de creuser.

Pour le TSA… peut-être.

La psychologue que je consulte depuis la naissance de mon fils avait abordé le sujet de la neuroatypie. Elle m’a conseillé de relire  “La Différence Invisible” et je me souviens lui avoir dit “évidemment que je me retrouve dans 80% de la BD mais c’est juste que je suis sensible on est tous.tes comme ça.” (spoiler: non)

Un médecin généraliste et plusieurs spécialistes consultés pour d’autres sujets m’avaient déjà fait des petites réflexions sur la présence de ces “petites particularités autistiques” chez moi. Et enfin, plusieurs lecteur.ices de Rayures et Ratures m’ont déjà soumis l’idée en message privé (avec beaucoup de respect d’ailleurs, merci pour ça)  lorsque je dévoilais des bribes de mon quotidien.

Alors oui, peut-être que j’aurais pu m’en rendre compte avant. Mais je n’en voyais pas l’intérêt à ce moment-là.

Il a fallu attendre des épisodes de “crise” pluri quotidiens pour comprendre que c’était une donnée intéressante à savoir.

Est-ce que ça sert à quelque chose d’avoir ces nouvelles étiquettes ?

Rien qu’à très court terme : oui. Ça a changé beaucoup de choses.

En quelques mois de découverte du TSA au féminin et sans déficience intellectuelle, j’ai pu comprendre ce qu’on appelle la surcharge sensorielle ou les shutdowns autistiques, que je vivais sans les nommer. J’ai pu faire le lien avec des “crises” fréquentes et handicapantes qui faisaient partie de mon quotidien depuis 2 ans et demi.

Quand il y a trop de monde. Ou quand on me tape sur l’épaule . Quand on m’interpelle. Ou quand la lumière est trop forte. Quand les bruits m’agressent. J’ai pu trouver des astuces pour réguler tout cela, désamorcer les crises jusqu’à… ne presque plus en faire. 

Pour le TDAH, c’est plus flou. Il se mélange avec le TSA et la fatigue chronique.
Je ne peux pas prendre les traitements habituels à cause de soucis cardiaques. 

Un petit timer visuel m’aide cependant à démarrer les activités que je n’aime pas faire et faire des pauses dans les activités que j’aime. 

Est-ce que je vais réussir à démêler ce qui vient du HPI, du TSA, du TDAH, du vécu, des pathologies ?

Quand on reçoit un diagnostic tardif de TSA et/ou TDAH, on a envie de tout démêler. Mais je réussirai probablement pas à savoir ce qui est lié à quoi. Et ce n’est pas grave.

Je vais tout de même essayer de catégoriser certains éléments. Laissez-moi le temps de l’observation et je reviendrai avec un article illustré 🙂

Ce qui compte aujourd’hui, c’est ce qui nous aide au quotidien. Pas ce qui colle parfaitement à une case.