Ah, la peur de l’échec…
Vous savez, celle qui nous casse dans notre élan, nous paralyse et nous empêche d’avancer. La peur de se tromper. D’échouer.
C’est une des peurs les plus répandues dans la population française, que l’on traîne souvent depuis très très longtemps puisqu’elle nous est transmise dès les premiers jours d’école, si ce n’est avant.
L’hypersensibilité du zèbre, son observation et sa lucidité impitoyable accroissent cette peur qui devient alors maladive et handicapante. Mais pourquoi réagit-on ainsi face à l’échec ?
Depuis nos premiers jours d’école, le mot « erreur » est omniprésent dans le discours des professeurs. Il ne faut surtout pas se tromper. Se tromper sera même sanctionné. Mais pourquoi ?
Parce que dans le système actuel, à l’école, en entreprise, en société, faire une erreur sous-entend quelque chose de négatif. On n’a pas le droit à l’erreur.
Dans notre société actuelle, on stigmatise même l’échec. Celui qui loupe son examen, celui qui crée une boîte qui ne fonctionne pas aussi bien que ce qu’il avait imaginé, celui qui tente quelque chose d’infructueux, on dit qu’il a échoué, et la société le considère souvent comme un minable, un perdant, un loser. Echouer est alors synonyme de quelque chose de terrible. D’humiliant. De destructeur.
Une personne qui a échoué va être marquée pour très longtemps, et son ou ses échecs vont avoir un impact considérable dans ses choix futurs. Si l’impact pourrait et devrait être positif (on verra ça dans la deuxième partie du chapitre, en ligne prochainement), il est malheureusement souvent négatif. La stigmatisation de l’échec handicape.
A l’école, faire une erreur est souvent interprété comme un manque de travail. Si l’enfant se trompe, c’est forcément qu’il n’a pas assez travaillé sa leçon. Ou bien qu’il n’a pas fait attention en complétant l’exercice. Parfois même, certains l’interprètent comme un manque d’intelligence. Si l’enfant se trompe, il faut le sanctionner, le punir, pour l’empêcher de recommencer.
Manque de travail, manque d’attention, manque d’intelligence… Cette notion de « manque » résonne dans la tête d’un enfant ou d’un zèbre adulte comme un synonyme d’infériorité. Si on fait une erreur, c’est que l’on est inférieur aux autres, à ceux qui ont répondu correctement. Si on fait une erreur, on risque la réprobation des enseignants, des collègues, des supérieurs hiérarchiques.
Quoi de pire pour un zèbre qui passe son temps à chercher l’approbation et l’affection ?
Alors, il en déduira qu’il est interdit de se tromper, qu’il faut toujours avoir la bonne réponse. Et que s’il ne l’a pas, il décevra son entourage.
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Justement, lorsque le zèbre a une peur maladive de l’échec, de quoi a t-il peur réellement ? N’a t-il pas plutôt peur de décevoir ?
Echouer, en soi, ce n’est pas si terrifiant. Ce qui nous fait peur est bien plus abstrait et complexe.
Pour le zèbre hypersensible et sans cesse en quête d’amour (car l’amour, c’est la sécurité), la peur de l’échec, c’est la peur de ne pas satisfaire. Ne pas satisfaire ses parents, son entourage, ses professeurs. Il est persuadé que s’il se trompe, il décevra son entourage, qui, bien évidemment, ne l’aimera plus. (Logique de zèbre).
C’est la peur de ne plus être aimé.
C’est la peur de la honte. Honte de ne pas être ce que (l’on pense que) les autres attendent de nous.
C’est aussi la peur du jugement. Celui que les gens porteront sur notre erreur. Et celle que nous-mêmes porterons sur notre erreur. S’il se trompe, le zèbre se trouvera lamentable.
Parfois, pour les zèbres adultes, c’est également la peur de réussir. La peur de ne pas pouvoir faire face aux responsabilités ou à la demande.
On se doute bien que toutes ces peurs vont avoir un impact sur la personnalité, la réaction ou les pensées du zèbre.
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Quelles sont donc les conséquences de cette stigmatisation de l’échec ?
Là, je crois qu’on peut en faire une liste, car les énumérer dans un même paragraphe serait très indigeste.
- L’une des principales conséquences de la peur de l’échec, c’est la dévalorisation. La stigmatisation de l’échec a un impact énorme sur l’estime de soi. Une mauvaise note sera très mal vécue par l’enfant zèbre, et une correction peut être très mal vécue par l’adulte zèbre au travail. Le zèbre retiendra que se tromper, c’est être idiot, et sera persuadé d’être un incapable. Il doutera de ses capacités.
Parfois, pour combler ce manque de confiance, les zèbres vont à l’inverse se comporter comme s’ils étaient très sûrs d’eux. En apparence.
- L’anxiété générée par la peur maladive de l’échec chez le zèbre crée souvent un blocage intellectuel qui met l’enfant en difficulté, et le conforte dans son ressenti d’échec.
- Le manque d’autonomie. Les enfants (tous, pas que les zèbres), n’apprennent pas à travailler pour eux-mêmes à l’école. Ils apprennent à travailler pour atteindre les objectifs fixés par les professeurs. En entreprise comme à l’école, c’est une figure d’autorité qui leur dira s’ils ont « réussi ». Ils travaillent pour validation, pour ne pas décevoir. Ce qui n’est pas du tout un comportement autonome.
- Pas étonnant donc qu’ils manquent de persévérance, s’ils ont perdu le sens de ce qu’ils font ! Les zèbres ont un besoin existentiel de sens, comme on l’a vu dans un précédent chapitre, alors s’ils ne savent pas pourquoi on leur demande de faire quelque chose en particulier, il y a de grandes chances pour qu’ils pensent que ça ne vaut pas la peine d’insister. Le risque d’échec est trop élevé.
- Par peur d’échouer, on procrastine. Et on n’entreprend plus. A trop s’attarder sur ses erreurs, le zèbre renonce, pense que ça ne vaut pas la peine d’insister. Il préfère ne plus prendre le risque de décevoir ou d’être lui-même déçu. Adulte, il a peur d’entreprendre. Devant la peur de l’erreur, il refuse de prendre des risques ou tenter de nouvelles expériences. Pourtant, la satisfaction qui découlerait de la prise de risque serait nettement plus élevée… C’est dommage.
- Certains zèbres réagiront à cette peur de l’échec en devenant perfectionnistes. Plus que du simple perfectionnisme, on parle même de perfectionnisme obsessionnel ou excessif. Pour être certain de ne pas se retrouver en situation d’échec, le zèbre fera en sorte d’être le premier partout, tout le temps, de tout faire parfaitement. Son niveau d’exigence est considérable.
- Trouver une excuse pour rater. Parfois, le zèbre préfère même ne pas travailler pour ne pas risquer d’échouer. De cette manière, il saura expliquer son échec, il aura fait exprès.
Lorsque notre niveau de peur est très très haut, on vise la perfection pour se rassurer. C’est parfait, ou c’est pas la peine. Si on a peur de l’échec, on ne veut faire que ce que l’on connait, ce que l’on maîtrise, car on a beaucoup moins de chances de se tromper. Mais croyez vous vraiment que la réussite est là ?
Non. L’échec est là. L’échec, c’est ça.
C’est ne pas passer à l’action. De rester dans la routine. De ne pas essayer. De ne pas créer. De craindre.
Le seul moyen d’échouer, c’est donc de le décider soi-même.
Et si on changeait d’attitude, alors, face à l’échec ? Si on arrêtait de stigmatiser nos erreurs ?
Mais ça, on en parlera la prochaine fois !
Vous avez lu la partie négative, maintenant, place à la partie positive, celle qui normalement vous remotive et essaye de donner quelques petites clés pour dépasser ces blocages : c’est ici
26 Comments
Merci! Voilà un article qui fait du bien et qui éclaire bien des choses!! Je prend pour moi, pour ma fille et je pense fort à un ami à qui ça fera du bien aussi, d’ailleurs je vais lui parler de votre site, sûr de sûr! c’est meilleur quand on partage 🙂
Merci à vous 🙂
Promis, la prochaine partie sera positive 😉
Encore un article plein de sens pour moi.
Et c’est en larme que je clos la lecture.
Au plaisir de voir la suite 🙂
Merci <3
Merci ! 😀
Moi aussi j’ai conclu l’article avec quelques larmes.
Bonjour,
Je viens de tomber sur ton blog. Waouh il est super intéressant. Je me reconnais mots pour mots dans cette article, bien que je ne sois pas zèbre.
Je me demande si ce n’est pas la structure de la société qui pousse à agir ainsi. Comme tu dis structure de l’école et monde du travail.
Moi je pense que pour ma part c’est ça, et le fait que j’ai toujours réussi ma scolarité de À à Z sans faire vraiment d’efforts pour le moment. Et arrivée à l’Université, première année sans faire d’efforts également. Sauf que depuis deux ans je me suis réorienter dans une licence (sans redoublement) avec énormément de travail horaire. Ou il faut donc s’organiser pour pouvoir être efficace et faire son travail. Chose que l’on fait normalement depuis longtemps, or que je n’ai jamais faites. J’ai réalisé alors, que jusqu’à la je n’avais JAMAIS appris à travailler correctement. Or vu que j’ai toujours réussi,j’ai peur que l’échec provoque chez mes parents la déception, qu’il ne m’aime plus, qu’ils se disent que je n’étais pas ce qu’ils pensaient etc. Donc s’en suit toute les choses de l’article, blocage psychologique intensif, anxiété etc , procrastination, perfectionnisme. C’est tellement épuisant ! Je me demande si je ferai pas mieux d’échouer une vraie fois dans ma vie, pour me rendre compte que l’échec n’est pas fataliste.
Je me reconnais parfaitement.
Ton blog est aussi très intéressant pour les non zèbres :-). En lisant on a bien plus de point commun que ce que je m’imaginais.
Oh comme je me retrouve dans ce que tu dis ! Je vais poster la suite de l’article demain (la suite positive 😉 ). Il n’y aura pas de solution miracle, mais peut-être que cela vous permettra de prendre un tout petit peu de recul face à l’échec !
Oui, la peur de l’échec est une peur universelle, elle n’est bien entendu pas réservée aux zèbres 😉 Je parle des zèbres dans ce blog car j’essaye d’expliquer ce qu’il se passe dans leurs têtes, mais beaucoup de gens peuvent se retrouver dans l’une ou l’autre des caractéristiques !
Merci de votre retour! 🙂
Oui je comprend tout à fait votre démarche d’explication de ce qui se passe dans leur tête, et c’est aussi ce qui est intéressant dans votre blog. En plus de votre manière très bien écrite et créative d’aborder le sujet bien sûr! 🙂
En fait j’ai juste préciser que je n’étais pas zèbre pour détruire certaines « cases ». Car bien entendu comme vous l’aviez dit dans un autre commentaire pour me répondre sur un autre article, il n’y a pas de « case ». Et je vous rejoins la dessus on est jamais que ceci ou cela, notre personnalité est multiple et ne se réduit pas qu’à une chose. Ainsi dans cette personnalité multiple, on aura plus de point en commun avec certaines personnes que d’autres, certes, mais on pourra toujours avoir des points communs. Et j’ai senti important de le préciser, car je suis aller sur différents sites parlant de zèbres, dont certains était très sectaire. En traçant une ligne toute faites entre « zèbres » et « normopensants » et disant que l’on ne pourrais jamais comprendre,rien en commun, qu’il fallait pas nous fréquenter etc… J’ai était hyper atteinte par ce type de raisonnement et rejet aussi direct, car je ne vois pas de « ligne » justement, je vois des différences comme des points communs. Ainsi je tenais à préciser que j’avais également ce point commun par exemple. Comme ça des personnes ayant traîné auparavant sur ce genre de site qui arrive sur votre blog plein de bienveillance et ouvert d’esprit peuvent se comprendre en tant que zèbre, mais également en tant qu’être humain. En voyant qu’est-ce qui les rapproche de d’autres personnes par exemple. Bien sûr après c’est peut être déplacé d’avoir écrit cela plus haut mais c’était surement sous le coup d’émotion après avoir vu ces opinions de rejet.
Je vais également lire la suite positive merci à toi (ou vous)! Haha je ne sais plus si je dois vous vouvoyer ou vous tutoyer, car j’ai tutoyer automatiquement sous le coup de l’émotion car j’aimais bien l’article etc, mais j’ai oublier que les règles conventionnelles sont de marquer une certaines distance. Vous me diriez si l’un des deux (tutoiement, vouvoiement) vous dérange, et j’opterai pour l’autre.
Je préfère le « tu » 😀 😀
Et je suis complètement d’accord ! Marre des sites sectaires ou ceux qui demandent la preuve d’un test de QI pour prouver que les membres du groupe sont bien des zèbres ! Ici j’accueille tout le monde, car chacun a à apprendre des autres 🙂 Tout le monde peut venir, lire, parler, échanger, donner son avis 🙂
Bonjour, je tenais à vous dire à quel point j’adorais vos articles.
Vous axez la douance sur ses aspects intellectuels purs mais aussi sur ses dimensions émotionnelles nombreuses et intenses.
Un portrait qui me correspond bien à ma zébritude.
Pour moi prof,maman de zébrés, tdah, fan de pédagogies alternatives et différenciées, votre blog est LA référence lorsque je veux sensibiliser les parents, les collègues ou les potes à la précocité intellectuelle. Votre Blog est celui qui me laisse penser qu’un non initié au haut potentiel, ne serait pas mal à l’aise tant vous accueillez vos lecteurs avec chaleur, humilité et sincérité.
J’ai, pour ma part, lu beaucoup d’autres blogs que j’ai fini par trouver un peu trop » fermés » et « présomptueux » ou à mon goût.
Mais cela dépend de nos sensibilités et parce que aussi vous parlez de la douance avec sérieux mais sans vous prendre trop au sérieux non plus. C’est sans doute pour cela que votre blog est fédérateur.
merci et bonne soirée.
Oh ! Merci infiniment Sonia 🙂
Vos compliments me touchent d’autant plus que je souhaite vraiment expliquer simplement aux non initiés ce que ça veut dire « être précoce/surdoué/zèbre/haut potentiel » afin de dissiper les clichés ! Alors quand je lis votre message, et quand je lis les nombreux messages de « non zèbres » qui me lisent, je suis vraiment contente !
Je suis en ce moment en train de réfléchir à ma prochaine rubrique sur le blog, et je souhaite illustrer des témoignages de zèbres afin de montrer que si nous partageons des traits et caractéristiques communes, nous sommes tous très différents (et bien loin des clichés) et je souhaite mettre en avant cette jolie diversité 🙂
Si cela vous intéresse de témoigner, n’hésitez pas à m’envoyer un email sur [email protected], je vous expliquerai tout !
Merci encore, et très bonne soirée,
Chloé
Coucou ! J’ai 17 ans et y’a pas si longtemps, j’avais une petit obsession pour la surdouance, j’avais cherché pleins d’informations sur des sites différents et j’étais tombée sur ton blog, qui m’a vraiment marqué ! (les illustrations donnent vraiment un plus je trouve.) j’ai écumé les mers de Google pour retrouver ton site après quelques mois et…me voilà. J’avais vraiment le cafard, à cause d’une chose que je n’avais pas réussi et ton article sur l’échec m’a mit le baume au cœur. Vraiment ! Les illustrations sont trop chou en plus. Je ne sais pas si je suis surdouée, mais je me pose tout pleins de questions (ça serait logique maaais…?)
Comme par exemple, le déficite d’inibition latente…je vois que tu as fait de ton mieux pour l’expliqué, mais ça a quand même l’air super compliqué à décrire…Moi parfois, j’ai des « noeuds » dans la tête (est-ce que c’est ce genre de chose …?) Je pense trop et j’arrive pas à m’arrêter, je suis épuisée parce que je passe mon temps à : filtrer et analyser tout ce que je vois et tout ce que moi même je fais et pense. C’est comme si un deuxième moi qui était dans ma tête me surveillait… mais je sais jamais, parce qu’il peut y a voir tous pleins de causes à une même chose.
Et puis, je ne suis pas sûre d’être une zèbre parce que j’ai une amie (plus vielle que moi) qui l’est, et comme je l’admire et qu’elle m’influence, je me demande si justement je ne serais pas sous cette influence. (aaaah, tant de questions…TROP DE QUESTIONS)
D’ailleurs…j’aimerais bien passer un teste…mais une chose me fait vraiment peur : et si je payais pour faire un teste pour qu’au final le résultat s’avère négatif ? Je sais bien que ça serait pas bien grave et que j’aurais ma réponse, au final, mais ça me fait peur. Je me doute bien que tu n’as pas les réponses à toutes mes questions (que j’ai du limité hein, parce que sinon ce commentaire n’en finira jamais), mais ça me fait du bien de les partager tout du moins…
Bref, continue ce que tu fais :D, c’est coolpoule et cheval à rayure ou pas, ça aide vraiment tout le monde !
Bonjour 🙂
Merci beaucoup pour ces compliments !
Tout ce qu’il se passe dans nos têtes est effectivement compliqué à décrire 🙂 Je ne suis pas neuroscientifique donc j’essaye d’expliquer ce que je lis, et déjà ce n’est pas facile 😉
Toutes les personnes avec qui j’ai discuté m’ont dit qu’elles pensaient trop aussi et n’arrivaient pas à s’arrêter !
Pour ce qui est d’être zèbre ou pas, je ne sais pas si c’est très important de le savoir, mais en tt cas si tu te poses autant de questions c’est important de comprendre comment tu fonctionnes ! Payer et passer un test où on ressort simplement avec un chiffre, je doute que cela t’aide vraiment, en revanche si tu trouves un professionnel qui connaît vraiment bien ces tests, il pourra t’aider à comprendre qui tu es. Tu n’auras pas un résultat positif ou négatif à la fin, s’il est compétent tu auras certes un chiffre de QI (car c’est la mesure après tout), mais tu auras surtout des indications sur ton fonctionnement. On ne te dira pas « non tu n’es pas zèbre allez au revoir ! » car ce n’est pas le but 😉
Après, renseigne toi bien sur les différents professionnels pour justement en trouver un qui n’a pas un prix exorbitant et qui prend du temps avec toi pour discuter et analyser ton fonctionnement.
Bon courage 🙂
Merci pour ces explications,
je m’interroge bcp sur tout cela (zèbre ou non) et cette peur de l’échec, cette facilité à choisir le chemin le plus simple sur lequel on ne risque rien me parle bcp. J’ai bien aimé ton passage sur le fait de travailler pour être aimé des profs. Ca dure longtemps tout cela, la preuve : je suis passé de l’autre côté et j’ai toujours la même sensation … travailler pour être aimée… des élèves !!! Ressentir parfois de la honte/tristesse/échec quand on sent qu’on ne les satisfait pas tous … et alors devoir gérer avec son hyperémotivité !
Merci pour ton blog que je découvre aujourd’hui et que je dévore.
Merci à toi pour ton commentaire 🙂
C’est génial d’être passée de l’autre côté, tu peux sans doute mieux comprendre certains élèves et mieux les aider !
Mais oui, le « jugement » d’une classe de jeunes élèves ne doit pas être facile à accepter… Courage 🙂
Je me reconnais dans beaucoup de choses, merci pour ton site il est super 🙂 J’adore tes dessins !
Merci beaucoup !
Lecture faite a mes deux zèbres en difficultés à l’école (M. perfection et M. bocal d’excuses – d’ailleurs, le mien est plus gros ! 😉 ).
– ok maman, on le sait tout ça ! on se reconnaît ! c’est exactement ça ! et maintenant on fait quoi ?
– on lit la partie positive 😉
– Mhouai ! mais… y’a des solutions pour changer ?
– Allez, on tourne la page et on regarde !
Merci bien, car finalement c’est tellement simple quand c’est expliqué comme ça !
Merci pour cet article passionnant et dans lequel je me retrouve encore une fois. Le passage du WAIS 4 a été terrible. Pour un échec, ce fut un échec.
J’avais décidé d’y aller parce que mes jeunes enfants l’ont passé et qu’ils ont été diagnostiqués précoces (dont l’un deux vraiment très haut, la psy était scotchée), et parce que mon mari, avec qui je vis depuis 20 ans, a été diagnostiqué HPI lorsqu’il était enfant.
A force de me documenter pour nos enfants, j’ai pris conscience que les nombreux témoignages que je lisais faisaient écho à ma prime jeunesse (le sentiment permanent de décalage et d’imposture, le fait de ne jamais travailler ou d’avoir l’impression de n’avoir fourni aucun effort malgré un succès parfois très important, une peur viscérale de l’échec, une absence presque totale de goût de l’effort, aucune méthode de travail ; un saut de classe en CP puis un redoublement en quatrième, là où les choses deviennent un peu sérieuses ; deux années de prépa littéraires sans trop se fouler, major de promotion à la fac etc. ; une vie émotionnelle trop intense.)
Bref, ça n’allait pas très fort avant le test, mais là, ça dépasse l’entendement. J’ai l’impression d’être en dépression comme il y a maintenant quinze ans, à la fin de mes études.
J’ai trouvé que ça manquait de sérieux (pour un test qui coûte quand même plusieurs centaines d’euros), les pages photocopiées étaient de travers, j’avais l’impression que la psy ne regardait pas ce que je faisais. J’ai tremblé, c’était terrible. J’ai manqué plusieurs fois de perdre mes mots. Et l’apothéose… Lorsqu’il a fallut faire des exos de maths de tête : là je me suis revue en CE2 avec cette méchante maîtresse. C’est vraiment là que les maths et moi, on s’est fâchées pour toujours. J’ai récupéré l’étiquette familiale « nulle en maths » et ça a été ter-mi-né.
La psy m’a dit « à ce point là, il y a un blocage. » Je sais que ces exercices étaient très simple, qu’avec un bout de papier, un stylo, en temps normal j’aurais pu y arriver. Mais là, pendant le test, je débranchais.
Elle a conclu en me disant « Mais vous les avez ces fulgurances parfois. » Je ne sais pas trop ce qu’elle a voulu dire. Le bilan a lieu demain, je suppose qu’il donnera lieu à un diagonstic non HPI ou que les résultats, à cause de cette disparité due aux maths, ne seront pas exploitables. Bref, je n’aurais jamais dû aller passer ce test. Je voulais affronter ma peur de l’échec et le sentiment d’imposture, mais à présent, j’ai l’impression que mes enfants ne sont plus vraiment les miens, que le sentiment de gémellité que je peux connaître auprès de mon compagnon n’existera plus.
Peut-être que, HPI ou non, il est important pour chacun de se confronter à l’échec, mais c’est DUR. Je m’en vais de ce pas lire la suite « positive » de ton super article !
41 ans et après avoir failli périr d’ennui dans un travail sans le moindre sens ( gardienne de musée, les fesses sur une chaise, pendant 7 ans et demi avec pour consigne de ne pas parler avec les touristes, parceque » vous n’êtes QUE gardiens, pas guides laissez celà à ceux qui SAVENT, bornez vous à indiquer les toilettes et l’heure de fermeture « .. ouaip, j’ai des oreilles, ça fait 7 ans que j’entends les guides et je patle 5 langues, faudrait peut être penser à me mettre à l’accueil ou à la vente des tickets, non…
bref, la dépression nerveuse pointant le bout de son nez, j’ai pris un an de disponibilité, je suis donc partie à l’étranger,poyr un an, tiens je vais reprendre des études,langues et traduction, y’a plein de linguistique c’est cool. Bon pas trop aventurière non plus, j’ai repris des langues que je connaissais. Premier test sur table en russe, que je n’ai repris qu’il y a un an en amatrice, ce qui me donne une avance considerable sur les débutants 19/20.
Je sais que c’est bien, je sais que c’est super, mais dans le fond, je m’en veux terriblement de ce point manquant avec des fautes d’ inattention qui me crevent les yeux. deuxième test sur table :19/20. Je ne suis pas contente des 9 points au dessus de la moyenne, je suis humiliée du point manquant. Impossible de me raisonner, vu que c’est la matière qui compte le plys pour moi ( je rappelle que je suis en dispo, que réussir ou rater mon année n’a aucune importance, vu que ça ne m’apportera rien au niveau du travail, et que j’en ai déjà un, même nul. Pas de pression. Donc j’ai negocié avec moi même: ok pour être deçue des notes imparfaites en russe et en allemand ( un 16! c’est la loose) par contre vu que la philo, le droit et l’économie je n’en ai rien à secouer et que mon avenir n’est pas en jeu, mais que ma conscience m’empêche déontologiquement de glander, je promet de ne viser que la moyenne et d’être contente si j’ai un 11.
tiens juste par curiosité, j’ai fait le pré test de mensa en ligne. « les tests sur table sont à votre portée, contactez nous »
ben non, parce que concrètement votre test de dominos, suites logique et formes m’a ennuyée à mourir, pas la moindre question sur le langage, donc si c’est pour refaire la même chose en cadre surveillé pour joindre un club de gens qui kiffent ça, ben non merci, je préfère continuer mes occupations que de faire des tests aussi relous que des sudoku.
Comme quoi, arriver à un point du parfait en langues me dévaste parce que hors de toute rationalité, je le perçois comme un échec, mais réussir un test qui m’a ennuyée m’indiffère totalement. mon cerveau est un troll Mais j’ai grandi, il y a quelques années, rater un truc qui m’ennuyait m’aurait foutue en rogne, ce n’est plus le cas.
Bonsoir,
Plus je lis vos billets plus je me reconnais. J’ai pris l’initiative d’en parler à mon psy que je n’avais vu que quelques fois auparavant pour des questions qui n’avaient rien à voir (ou presque parce que finalement avec cette grille de lecture la question se pose…). Depuis quelques mois maintenant je retrace ma vie et ce point m’a rappelé mon comportement quand j’étais plus jeune, surtout au primaire.
Alors que j’étais tête de classe (ou au moins dans les premiers), tous les ans je demandais à ma mère si c’était grave si je redoublais cette année, si elle m’aimerait toujours. Je me souviens qu’elle a toujours été interloquée par cette question récurrente. Lorsque je suis passée au secondaire je me suis promise que jamais ô grand jamais je ne redoublerai. C’était inconcevable (alors que j’ai été première pendant presque toutes mes années collège et pourtant la peur réelle de l’échec était là). Mais mes années de secondaires n’ont fait que que diminuer le peu de confiance que je pouvais avoir en moi. Si pendant mes années lycées de recevoir une note constituait un évènement anxiogène ce n’est rien comparé à maintenant (mes années universitaires). J’en suis arrivée progressivement au point de : souhaiter glisser dans les escaliers, sur une plaque de verglas pour ne pas aller à un examen / me concentrer uniquement sur les matières qui me plaisent au détriment des autres (résultat sur un même semestre je peux avoir 1/20 et plus de 16/20 et quand j’ai des notes intermédiaires c’est parce que j’étais tellement anxieuse que j’ai eu un trou de mémoire) / ne pas me pointer à un examen et trouver une bonne excuse pour le repasser dans des circonstances qui me conviendraient mieux (et c’est pratique puisque vu que la peur a dégénéré en trouble de l’anxiété avec douleurs psychosomatiques, irritabilité extrême et panique j’obtiens facilement un certificat médical).
Mais tout ça me pourrit littéralement la vie. J’ai tout à fait conscience que ce n’est pas une solution à long terme et qu’en plus de me fatiguer c’est un cercle vicieux. Maintenant j’espère juste une chose, c’est que dégrossir tout ça avec mon psy puisse me conduire à ma décider à passer le test qui, au regard de mon comportement actuel vis-à-vis des examens, n’est pas envisageable puisque l’enjeu (et oui si c’est c’est positif je ne sais pas si je peux dire jackpot mais au moins je serai ce qu’il en retourne et je pourrai peut-être me retirée de la case « cinglée » dans laquelle je me suis moi-même mise) est bien trop important et puis en plus j’en ai parlé à mon entourage proche alors si c’est négatif j’ai l’impression qu’on va me dénigrer…
Ouch ! Elle fait bien mal ta partie négative… Je me suis reconnue dans le miroir 😉
Heureusement quand même, le statut de l’erreur à l’école change du tout au tout. Vraiment.
Je me reconnais beaucoup dans tout ça… En ce moment, j’étudie pour 3 diplômes et procrastine comme jamais pour valider le fait que si j’échoue, c’est parce que je n’ai pas assez travaillé. Mes proches me parlent souvent de ma peur maladive de l’échec (drivée principalement par la peur du jugement et de la perte de l’estime/l’affection de l’autre) et de mon incapacité à accepter les compliments ou même les victoires qui me sont dues. Par exemple, quand je réussis, je dirais « c’est normal », « il fallait bien », « tout le monde le fait/l’aurait fait ». Par contre, j’ai déjà fini en larmes parce que j’avais raté ma pâte à crêpes, sous les sourires indulgents de mes proches.
bonjour, je me reconnais beaucoup dans cette description, avec souvent une sensation d’habiter un costume trop grand et le commentaore d’Estelle précédant le mien me parle complètement !
ça prive bien sûr d’enormement de possibilités de s’épanouir, mais là où c’est devenu franchement problématique c’est quand à force d’échecs répétés dans mon domaine, (je suis artiste sans pouvoir me permettre financièrement d’ être pro car j’ai un autre problème donc je suis une eternelle amateur/débutant ça reste un « loisir » par la force des choses) j’ai fini par intégrer d’une manière ou d’une autre que je suis nulle et que ce que je fais est sans interet et à côté de la plaque même si on pourrait l’expliquer par un manque d’organisation, de soutien (je suis assez isolee et l’etais encore plus à mes débuts), la procrastination, les blocages, les problemes relationels et mon total manque de dons en la matière, j’ai juste fini par trouver mon art tarte tet, pire, avoir peur ne serait ce que dessiner. Si c’est uen peur de l’échec je m’y expose pourtant, en postant, en participant à des concours mais de plus en plus convaincue que je n’ai aucune chance et sui définitivement inadaptée, alors que, avec du recul, ce n’était pas mauvais du tout et j’vais reellement ma place dans mon domaine graphique. Je en sais pas pourquoi ça s’est heurté à de tels murs. Mais j’en suis arrivée à avoir la phobie d dessiner car dès que je pense prendre un crayon ou le fais, tous ces echecs doutes et humilations accumulés me submergent et son indissolublement liés à l’acte de dessiner, c’est pavlovien. Je peux me dire que je n’ai qu’à ne plus rien montrer de ma vie, jamais, quelque part c’était un tout, j’avais le choix d garde pour moi ou d’etre fiere de poster, cette fierté est remplacée par une extreme angoisse et me renvoie toujours à cet échec. Or je ne me sentais vivante qu’en dessinant, c’était ce qui me permettait de vivre cet eternel décalage avec les autres en ne m’en trouvant pas plus mal, mais desormais je me sens envahie et privée en quelque sorte de mon accès à mon oeil du cyclone j’ai l’impression d’etre la dernière des nulles. Il fait que je puisse créer à nouveau sinon je vais imploser. Je pense finir par me résoudre à consulter à ce sujet. Je n’en avais pas vraiment pris conscience avant aujourdhui, un échec de plus dans mes tentatives de faire exister mon art dehors. ç m’aura au moins servi à ça. J’ai l’impression de ne pas tant avoir peur d’échouer que de pratiquer quelque chose pour quoi je suis naturellement douée tout en aimant ça (je me suis telelment forcée à perdre mon temps à essayer de m’améliorer dans tous les domaines pratiques dans lesquelles je suis larguée que j’en ai presque oublié le plaisir) et qui est d’après mon expérience systématiquement payé de râteaux en retour. C’est un peu comme pour la phobie à propos de l’apparence (je suis dysmorphobique par ailleurs), je n’ai pas tellement peur d’imposer la vue de ma personne, je sais juste ou crois savoir qu’on me trouvera généralement moche bien que convaincue du caractere irrationnel de la chose car enfin ça ne devrait as m’empêcher de vivre. Dessiner c’est pareil. Même si j’arrivais à créer quelque chose de sublime « on » n’en voudrait pas. Pas de siret, hors sujet, pas interessant, super mais inutilisable, pas de cv, pas de carriere, pas possible d’acheter, pas sa place, pas des nôtres, etc.
Il va sans dire que tout ça est aussi le reflet d’une scolarité de paresseuse-qui-n’avait-pa- d’excuse comme si sous prétexte qu’on est décrété intelligent par un chiffre, on avait la science infuse, qu’on comprenait tout même les maths, qu’on naissait adulte, qu’on pouvait se dispenser de recevoir une éducation ou se voir enseigner des méthodes de travail qui permettent de comprendre et pogresser, bref, les adultes croient que ça les dispense de bosser, finalement.
En tout cas il est temps que je voie un psy pour en finir avec cette peur de dessiner post vie artistique foirée jusqu’ici.
Desolee pour ce roman mais poyr une fois que je pouvais me lâcher sur le sujet de l’échec… merci de m’avoir lue !
Bonjour, ne vous excusez pas, c’est fait pour ça 🙂 C’est un espace où vous pouvez tout lâcher, et je suis contente que vous vous soyez sentie à l’aise pour parler de l’échec. J’espère sincèrement que le/la psy vous aidera à dépasser tout ça 🙂