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Témoignages

Parent d’un enfant zèbre / surdoué. Le témoignage d’Aurélie.

10 janvier 2020

Je reçois depuis longtemps des messages de parents d’enfant zèbre me disant qu’ils aimeraient connaître l’expérience d’autres parents de zèbres. Savoir comment cela se passe à l’école pour leurs enfants, quelles astuces ils mettent en place pour les aider à s’épanouir, que leurs difficultés soient liées au Haut Potentiel ou non, d’ailleurs. Et puis, récemment, j’ai échangé avec une jeune femme, elle-même zèbre et maman, qui me parlait d’un autre versant de la parentalité auquel, n’ayant pas d’enfant, je n’avais pas pensé. Ses enfants la sollicitent énormément, comme vous pouvez l’imaginer, et elle peine à trouver l’énergie de répondre à leurs sollicitations. Elle a souvent besoin d’être seule, au calme, mais trouver ce moment solitaire se complique avec plusieurs enfants en bas-âge, alors au bout d’un moment, ça déborde. Elle n’arrive plus à faire face aux sollicitations, et s’énerve. Puis elle s’en veut.

Face à ces réflexions de parents parfois perdus mais bienveillants, j’ai eu envie de creuser un peu ce thème de la parentalité. De la famille. Des parents zèbres avec un enfant zèbre. Des parents non zèbres avec un enfant zèbre. Des parents zèbres avec des enfants non zèbres. Des parents tout court, avec des enfants tout court. 

Être le parent d’un enfant zèbre / surdoué

C’est avec Aurélie, 35 ans, qui a un enfant zèbre et peut-être même deux, que j’ai décidé de commencer à réfléchir sur ce sujet. De voir comment le Haut Potentiel de son fils se répercute sur toute la famille, pour le meilleur et pour le pire.

Famille de zèbres

J’ai rencontré Aurélie via Instagram. Elle suivait mon compte lié à Rayures et Ratures sur lequel je postais mes petits dessins, et petit à petit, nous nous sommes rendu compte non seulement qu’elle travaillait juste à côté de chez moi, mais aussi qu’elle travaillait dans une structure à laquelle j’avais prévu d’offrir un livre. Alors, nous nous sommes rencontrées, en vrai cette fois, pour que je lui apporte le livre en main propre, et nous avons réitéré cette rencontre quelques mois plus tard, papier crayon en mains, afin que j’écrive son témoignage/portrait. Depuis, je la vois régulièrement en allant emprunter mes livres dans la médiathèque dans laquelle elle travaille.

Son histoire m’a touchée, parce qu’elle raconte la difficulté d’être un parent, déjà, comment prendre les bonnes décisions pour l’épanouissement de son enfant, surtout lorsqu’il est différent, comment faire en sorte que chaque enfant trouve sa place, comment répondre aux sollicitations et aux besoins de l’enfant sans culpabiliser d’être plus présente pour lui, mais aussi parce qu’elle raconte la force de la famille. Et que son témoignage est une magnifique déclaration d’amour à sa famille.

1. Clovis, son enfant zèbre.

Le fils d’Aurélie a 7 ans, et a été détecté il y a un an. Face à un petit garçon très attentif, très concentré, qui parle vite et fait des puzzles 100 pièces à 3 ans, les enseignants se sont posés des questions. Mais ils ne connaissaient pas spécialement le haut potentiel, et en ont déduit que ce petit garçon était simplement doué pour ces activités. Sa première maîtresse le stimule, lui donne des activités à faire avec les moyens, et Clovis adore l’école. Puis c’est une nouvelle année d’école, un nouveau maître, qui est très sympa mais pas vraiment dans la stimulation, plutôt dans le vivre ensemble, la créativité. Clovis s’ennuie. A même pas 5 ans, il dit :

Mal-être enfant zèbre à l'école

“En tant que maman, je me posais aussi beaucoup de questions. On passait beaucoup de temps à le stimuler à la maison, pour répondre à ses besoins. Il demandait. Mais je n’osais pas voir le maître ni lui en parler, car comment être objectif sur son cas, en tant que parent ?  Je ne voulais pas faire de vague, être la mère chiante qui pense que son enfant est surdoué.”

Aurélie

Son fils non plus ne voulait pas faire de vague. Il voulait écrire, compter, multiplier, il demandait, et ses parents ont répondu à ses demandes. Ils l’ont accompagné, suivi, sans jamais le forcer. Il savait faire plein de choses, et le maître ne s’en rendait pas compte, car pour ne pas faire de vague, Clovis était un élève discret, qui se mettait dans un moule en classe. Puis explosait en rentrant. 

Crise de colère de l'enfant précoce

Finalement, c’est un parcours assez typique, qui ressemble à d’autres témoignages de parents d’enfant zèbre. On se pose des questions, on attend de voir, et selon l’enseignant, ça se passe plus ou moins bien. Une année se passe bien car l’enseignant est compréhensif, stimule l’élève, se penche sur ses besoins. Alors on se dit que ça va, finalement. Mais l’année d’après se passe moins bien, car la méthode du nouvel enseignant est moins individuelle. Et ça recommence, en fonction de la classe et de ce que l’enseignant peut faire.

Enfant surdoué à l'école

Une anecdote m’a rappelé ma propre scolarité, et j’avais envie de la partager. Le VU.
Un jour, Clovis est revenu avec un VU sur sa copie.

Hypersensibilité enfant zèbre

“Vu, ça veut dire que la maîtresse elle s’en fiche de ce que t’as fait. Elle a vu, et elle s’en fout. Je veux plus jamais d’autre vu de ma vie”.

Clovis, 7 ans

Pour Clovis, un passage chez « les grands » a été envisagé. L’équipe éducative s’est réunie, et a décidé de le faire passer au CP. Ils ont mis en garde Aurélie sur la différence d’âge qui peut créer un autre décalage, d’autant qu’il est petit en taille.

« Ils ont suggéré, et on a décidé. Mais il y a des pour et des contre dans les deux situations, ce n’est jamais simple. On a passé des nuits à ne pas dormir, on n’était pas toujours d’accord. Est-ce qu’on lui fait sauter une classe ? Et si ce n’est pas la bonne décision ? C’est notre responsabilité. »

Décision de saut de classe

Le CP s’est bien passé…

Enfant surdoué heureux à l'école

Mais l’ennui arrive quand même, assez vite. L’enseignant mentionne le test pour identifier un éventuel haut potentiel. Là encore, il suggère, et les parents décident.

Les questionnements nocturnes reviennent chez Aurélie.
Est-ce que c’est ce qu’il faut faire ?
C’est quoi, exactement, un enfant zèbre ?
Et si c’est ça, s’il est haut potentiel, qu’est ce qu’on fait ?
Qu’est ce que ça change, de le savoir ?
Comment aider un enfant zèbre ?
Et si ce n’est pas ça, c’est quoi

Finalement, en conscience, Clovis passe le test. C’était ça

Il l’a vécu comme un jeu, sans pression. Il avait besoin d’être reconnu car il n’arrivait pas à mettre un mot sur son ressenti.

Ses parents, eux, l’ont plutôt vécu comme un verdict.

Lorsqu’on lui a dit qu’il était un enfant zèbre, HP, surdoué, Clovis a répondu : « ouais ben je suis précoce quoi ? »

Puis a de suite demandé à sa maman « Mais est-ce qu’on est obligé de le dire à tout le monde ? » 

Savoir, comprendre, savoir vraiment, c’est au départ un soulagement pour Aurélie, qui m’expliquait qu’elle avait l’impression d’avoir monté une marche, et d’être enfin au bon étage. Mais ce soulagement retombe vite avec la nouvelle année scolaire, et la nouvelle maîtresse très rigide.

Scolarité enfant zèbre

Alors, une fois de plus, Aurélie va voir la maîtresse. Avec une nouvelle donnée, cette fois. 

« On lui parle du test, parce qu’on a que ça. »

Mais l’enseignante lui répond : « Moi je sais ce que c’est la précocité. Il faut que vous lui disiez “je sais pas” ou que vous l’ignoriez, c’est ce que j’ai fait avec ma fille. Il va s’ennuyer toute sa vie, il ne faut pas qu’il ait d’attentes, il va s’habituer. » 

Aider son enfant zèbre

Aurélie reçoit ces paroles de plein fouet, ne se sent ni comprise ni écoutée. Mais s’il est difficile d’avoir l’impression de se trouver face à un mur, le plus dur dans tout cela, c’est l’après. Après la discussion. Quand on rentre à la maison. Et qu’il faut le dire à son fils.

Clovis ressent que la maîtresse ne l’aime pas. Elle l’enfonce avec ses remarques. Humilie des élèves devant toute la classe. Même Aurélie fait des cauchemars de cette maîtresse. Face à son fils dans un état de mal-être profond, convaincu après mûres réflexions que « mourir, c’est la solution » à seulement 7 ans, Aurélie reprend rendez-vous à l’école. 

C’est la directrice qui prononcera les mots qui adouciront la situation. Qui entendra le mal-être de Clovis qui retentit sur sa famille. 

soulager enfant zèbre

Quelques mots, une attitude, peuvent réellement changer la donne. Clovis s’épanouit un peu plus. A moins l’impression de perdre du temps. Invente des jeux de société en papier. Écrit. Crée. 

2. Aurélie, pas seulement une maman d’enfant zèbre

Aurélie a un lien particulier avec son fils. Elle grandit avec lui. Elle est sa figure d’attachement, avec les bons et les mauvais côtés. Quand une journée est angoissante pour lui, comme le jeudi, le jour de la piscine, elle en est malade elle aussi. Car le jeudi, elle travaille tard, et ne peut pas être là pour récupérer son fils de cette journée si violente et difficile pour lui. Ce n’est pas toujours facile d’être un parent. Un parent tout court. 

« Parfois, je ne sais pas quoi faire, je n’ai pas les clefs, je ne peux pas tout régler, tout ne dépend pas de moi. Il faut accepter ça, de ne pas tout pouvoir gérer. »

Aurélie

Clovis a besoin de stimulations en permanence. Le jour. La nuit. C’est tout le temps. Mais Aurélie a aussi ses besoins. Jusque là elle tenait, elle tenait, puis explosait.

Besoins de l'enfant zèbre

Aujourd’hui, elle arrive à lui dire « stop, pas maintenant ».

Besoin du parent d'enfant zèbre

Elle me raconte avec beaucoup de tendresse qu’elle peut être très dure avec lui car elle oublie qu’il n’a que 7 ans. Aurélie ne prend pas toujours de gants alors qu’il en aurait besoin. Elle ne s’en rend compte qu’après coup, et s’en veut. Toute la discussion a été très touchante. Je sens bien que c’est difficile de trouver le juste équilibre, de respecter les besoins de chacun, de faire comprendre ses besoins, d’aider sans s’oublier, de se concentrer sur la lumière dans des moments plus sombres. Aurélie m’avoue en souriant que « c’est dur d’être à la hauteur de ce qu’il est ». 

Quand on parle de la douance de son fils, elle me raconte que de temps en temps, c’est vrai, elle perçoit cette douance comme un handicap. Un handicap dans le sens où il a des besoins spécifiques et elle se retrouve toute seule à gérer ça. 

« Il se prend le monde en pleine face. Je suis là pour l’aider à avancer, mais les parpaings qui arrivent je ne peux pas les arrêter. »

Rencontrer d’autres parents de zèbres par l’intermédiaire d’associations lui permet de se sentir moins seule. D’exprimer ses ressentis. Ses besoins. Sans être (trop) jugée. Car lorsque l’on évoque la douance de Clovis, certains parents s’imaginent que c’est pour briller en société. Ou répondent à Aurélie : « Tu as de la chance, car elle galère à l’école la mienne ». Rencontrer d’autres parents via l’AFEP a permis à Aurélie d’évoquer ses difficultés sans crainte d’être mal perçue.

Tout n’est pas simple. Tout n’est pas compliqué non plus. 

« Mais parfois, ça fait du bien de réussir à dire « C’est chiant qu’il soit zèbre ! » sans jugement ». 

Depuis, Aurélie avance sur certains points. Elle m’explique que son fils et sa douance sont toujours au milieu de sa tête, qu’elle va mieux quand il va mieux, mais que sa vie ne se cantonne plus à ça.

Respecter les besoins de chacun

Elle arrive à le laisser, aussi, en profite pour aider, et s’investit beaucoup pour les autres. Mais parfois, la situation la rattrape. Elle me raconte qu’elle a des collègues adorables qui reviennent souvent avec des magazines pour son fils.

« C’est hyper gentil, mais je ne suis pas que ça. Je ne suis pas juste la maman de Clovis». 

Comme beaucoup de parents, elle a parfois du mal à trouver sa place.

« C’est dur mais c’est une chance aussi de vivre à côté de ce petit homme magique ! »

3. Le papa de Clovis

Je me suis souvent demandé l’impact sur toute la famille. Au delà du parent préoccupé et de l’enfant concerné. Aurélie a accepté de me dévoiler un peu de sa vie de famille, et je la remercie pour cela, car c’est toujours un peu délicat. Je vais essayer de retranscrire un peu de leur histoire en respectant leur intimité. On a beaucoup parlé du papa et de la petite sœur de Clovis. Car si Aurélie se renseigne et lit beaucoup sur le sujet de la douance, ce n’est pas le cas de son mari, qui se rend moins compte de ce qu’elle implique pour chacun. Leur vision des choses est simplement différente. La façon de répondre aux besoins des enfants aussi. Ils ont chacun leur personnalité, leur vécu, leur expérience, leur éducation, et par conséquent, leur vision des choses. Quand on a une éducation qui nous encourage à ne pas faire de vague, par exemple, l’idée que notre fils puisse sortir du lot peut être déstabilisante. 

« Il ne le voit pas comme moi »

Cela peut créer des tensions, évidemment. Aurélie a souvent l’impression d’être seule à gérer, et se dit que son mari, lui, doit avoir l’impression qu’elle ne lui laisse pas la place. 

En fait, au delà de la douance, l’histoire d’Aurélie, c’est aussi celle d’un couple tout court, avec des enfants tout court. C’est l’histoire d’un couple qui doit retrouver ses marques. Aurélie sait qu’elle a priorisé ses enfants. Elle a un quotidien bien rempli, entre son travail et ses enfants avec leurs besoins spécifiques. Alors le soir, elle me raconte qu’elle n’a plus d’espace de stockage disponible. Elle est fatiguée, et partage moins de choses avec son conjoint.

L’histoire d’Aurélie, c’est aussi une histoire d’équilibre à trouver en famille, en fonction des besoins de chacun.

Equilibre de famille atypique

4. La place de la petite soeur, enfant zèbre elle aussi ?

Un équilibre à trouver pour la petite soeur, aussi. Clovis est très sensible, curieux, cérébral, et quand il a accompli quelque chose, il le montre à ses parents. Soline est fonceuse, débrouillarde, indépendante, et ses parents découvrent après coup ce qu’elle sait faire, car elle ne le montre pas. C’est une petite fille sensible aux textures, aux bruits, aux odeurs. Très en avance à l’école. Qui aime Wonderwoman, “parce que c’est une femme, elle est forte, et elle fait ce qu’elle veut”. Et qui a parfois du mal à trouver sa place à côté de son frère. Comme si elle était dans l’ombre de son frère, malgré sa discrétion.

Un jour, elle a demandé :

Être le frère ou la soeur d'un enfant surdoué

Mais si dans l’entourage, on parle beaucoup de Clovis, de l’extérieur, c’est plutôt elle que l’on remarque. Elle fait sa place autrement. Clovis et Soline sont très proches, taquins l’un envers l’autre, et partagent de nombreuses activités. Mais Aurélie s’en veut quand même. 

“Je suis beaucoup plus présente pour son frère, et tout à coup, je découvre qu’elle sait faire un truc. Je ne l’ai pas vu, je m’en veux. »

En fait, dans cette famille respectueuse et à l’écoute des besoins de chacun, qui se questionne sur la meilleure façon d’aider et d’accompagner chacun de ses enfants, comme dans de nombreuses autres familles, un équilibre naturel s’est créé. Chacun a une place, qui évolue sans cesse, au gré des nouvelles expériences de vie et de l’affirmation de la personnalité. Chacun tente de définir sa place et de comprendre celle de l’autre. Tout n’est pas simple, surtout à l’école, et la petite particularité de Clovis, et peut-être de Soline également, pimente le quotidien, mais quand ils sont tous les quatre, ils passent de bons moments.

Chez eux, la force vient aussi, et surtout, de la famille. 

La force vient de la famille

Et je remercie cette famille de m’avoir confié un petit bout de leur histoire touchante qui parlera, j’en suis certaine, à beaucoup d’autres familles. Il s’agit de l’image de cette famille à un instant T et à travers les yeux d’Aurélie. J’ai mis du temps à la rédiger, inquiète à l’idée de mal retranscrire leur histoire et de décevoir Aurélie. Clovis et Soline sont plus grands maintenant, et beaucoup de choses ont dû changer dans leur quotidien. Je leur souhaite, à tous les 4, des moments de vie et de bonheur toujours plus nombreux !

Ce témoignage est présent dans le livre Rayures et Ratures 2 : Pour la Vie, aux côtés de chapitres sur le choix de devenir parent ou non, sur la dynamique familiale, sur le côté héréditaire ou non de la douance, la fratrie, les besoins de chacun et le burn-out parental. Pour soutenir mon travail et vous procurer le livre, vous pouvez le commander en circuit-court en cliquant sur le titre !

Oser confier son histoire n’est pas chose facile, mais ils m’ont fait confiance, alors je ferai très attention aux commentaires, ceux qui portent un jugement sur leur choix ou leur vie ne seront pas acceptés. 

A très bientôt !

Les livres Rayures et Ratures sont disponibles !

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31 Commentaires

  • Reply Marjorie 10 janvier 2020 at 21 h 01 min

    Merci pour ce beau témoignage qui me parle tellement ! Moi même zèbre, mon grand de 8 ans zèbre et mon petit de 5 ans qui a très sûrement des rayures aussi ! Pas facile de conjuguer au quotidien les besoins de tout le monde, surtout avec nos hypersensibilités !

  • Reply patchelle 10 janvier 2020 at 22 h 03 min

    ce que je lis c’est EXACTEMENT notre voyage à nous, les maîtresses, les ennuis, les tests, la fratrie.. nous on a pu leur proposer une école démocratique et chacun avec leur personnalité s’y épanouit, profite.. grandit, s’éclate . (ils ont 13-11-6 , celle de 13 est THP, la deuxième non testée mais très très certainement hyperemotionnelle et le plus jeune est la
    copie conforme de celle de 13)

  • Reply Anne 11 janvier 2020 at 5 h 31 min

    Voilà un sujet tres intéressant que tu as très bien traité je pense avec beaucoup de respect pour cette famille. Je suis zèbre, détectée à 50 ans. J’ai toujours été à part à l’école ou ailleurs et j’ai essayé de m’adapter comme je le pouvais. Pas grand chose à dire du corps enseignant de mon époque.. …je passais pour une rebelle point. Mon mari m’a accepté comme j’étais et puis nous avons eu un enfant, une fille qui a aujourd’hui 24 ans. Selon les tests elle n’est pas HP mais élevée par une maman qui l’est elle est différente des autres. Elle a beaucoup de mes particularités et se sent mal avec les autres. Aucun bouquin ne traite ce sujet là ! Que devient-on élevé par un zèbre ? Elle est décalée, perdue et moi aussi…..

    • Reply Nathalie 11 janvier 2020 at 9 h 04 min

      Anne c’est bien vrai ce que vous dites… Moi j’ai bientôt 37 ans détectée il y a 4 ans… J’ai une petite fille de 3 ans qui prend le même chemin et est suivie par 1 pedopsy et psychomotricien… Elle ne gère pas bien ses émotions débordantes et est très en avance pour son âge… De plus elle est grande en taille alors ça accentue encore plus le décalage émotionnel… Et comme je suis maman solo, elle a que sa maman qui gère aussi difficilement ses émotions comme repère… C’est difficile, épuisant et très culpabilisant… Ça fait du bien de lire ces témoignages. Merci

  • Reply Sandrine 11 janvier 2020 at 9 h 21 min

    Merci pour cet article très juste. Je me retrouve complètement niveau maman/couple/ famille. Je suis maman de 3 garçons (10 ans, 6 ans et 2,5 ans)…zèbres. Et j’ai pleuré parce que c’est exactement ce que je vis ici et c’est la première fois que je me retrouve. Merci de ce partage.

  • Reply Agnès WASSER 11 janvier 2020 at 10 h 33 min

    Bonjour et merci ! Grâce à cet article, je viens de comprendre pourquoi j’ai parfois dû mal à supporter mon fis de 7 ans et demi ! J’ai 49 ans, je me suis reconnue zèbre, j’ai déjà élevé une zebrette qui a aujourd’hui 22 ans et qui me sollicite encore… Et là, pendant que j’écris, mon fils ne cesse de parler et de gigoter autour de moi . Il a toute les caractéristiques du zèbre. J’adore mais la sursollicitation est un souci réel. Je n’avais pas fait le rapprochement avec mon propre besoin…

  • Reply Gwenaëlle 11 janvier 2020 at 10 h 48 min

    Bonjour,

    Je suis la maman d’une fille de bientôt 11 ans (détectée à 8 ans hp) et d’un petit garçon de 3 ans (pas encore détecté ) mais qui connaît parfaitement l’alphabet ( il commence à lire des syllabes) et sait compter jusqu’à 45.
    Je vous remercie car cet article décrit parfaitement notre quotidien, les nuits blanches, l’épuisement mais surtout les interrogations et l’amour que nous portons à nos enfants.
    Chez nous aussi notre motivation c’est l’épanouissement de nos enfants, mais c’est pas simple au quotidien.
    Quand le haut potentiel a été détecté, en tant que parent on rentre dans un monde que l’on découvre et votre blog m’a aidé pour découvrir certaines facettes du haut potentiel.

  • Reply Nina 11 janvier 2020 at 17 h 35 min

    Merci pour ce témoignage très intéressant. Le quotidien de parents d’enfants doués est palpitant et épuisant. Ça fait du bien de lire d’autres témoignages car on se sent un peu seuls parfois… j’espère qu’il y en aura d’autres !!

  • Reply Priscilla 12 janvier 2020 at 17 h 58 min

    C’est super intéressant, ce témoignage peut aider beaucoup de familles je pense.
    Tu l’as magnifiquement bien écrit

    • Reply Rayures et Ratures 13 janvier 2020 at 9 h 49 min

      Merci beaucoup Priscilla !

  • Reply CECILE 13 janvier 2020 at 10 h 25 min

    Merci pour cet article, on se croirait chez nous (à la différence que notre fille est l’ainée et notre fils le cadet)!! C’est bien la première fois que je me retrouve autant dans un témoignage …et ça fait du bien ! Enfants, scolarité, mari, couple, famille, maman, femme… !?!! Merci Aurélie, merci Chloé. Belle journée à vous.

  • Reply Individu 14 janvier 2020 at 12 h 57 min

    C’est vraiment super intéressant comme témoignage, rien ne m’a étonné ou surpris, mais la précision et les détails du témoignage retranscrit sont particulièrement intéressants.

    On peut facilement ressentir à quel point le système et la société actuel sont un handicap pour les haut potentiels, car oui le handicap ne vient pas de nous, mais du système oppressant et destructeur et de la société plus ou moins stigmatisante et intolérante.
    Mais il y a heureusement des solutions très simples, à commencer par avoir une certaine volonté à ne plus écouter les volontés du système, et à apprendre à contourner ce qui peut être contourné, à ré-apprendre à vivre ses journées selon ses choix et envies, en jouant intelligemment avec le système. Et de loin le plus important, s’entourer des bonnes personnes, la base, le socle d’une vie meilleure pour tous, meilleure et fertile à tout les niveaux, et particulièrement propice à l’optimisme réaliste.
    Parce qu’en effet, certaines familles de zèbres s’en sortent s’en aucun soucis, disons différemment de ce témoignage qui fait ressentir beaucoup de pression, d’incompréhensions, et de stress, ce qui est tout à fait normale pour une famille dans l’ignorance plus ou moins grande de ce qu’est vraiment un individu zèbre, et qui est trop dans l’adaptation à un système erronée et une société implicitement malade. Cela n’est pas une critique mais ce que j’ai ressentit de cette lecture, et donc de la compassion, et je suis persuadée que depuis ils ont trouvés beaucoup de réponses pour que tout cela se passe encore mieux, car on évolue tous c’est le principe même de la vie 🙂

    Et en effet, protéger un enfant zèbre d’un monde sauvage, demande une certaine quantitée d’attention supplémentaire et d’énergie, est cela est donc une certaine forme de contrainte. Mais c’est ainsi et il est extrêmement important d’endosser cette responsabilité pour le bien-être et le bon développement psychique de l’enfant.
    J’ai envie de dire : quand on fait un enfant, soit on fait les choses complètement à 100%, soit on attend le bon moment ou on n’en fait pas. C’est ainsi que je raisonne, et c’est la raison pour laquelle je n’ai toujours pas fait d’enfants, malgrés mon profond désir d’en avoir, et du fait que je me sente profondément prêt. Parce que je veux conserver ma libertée totale encore quelques années, et je refuse de faire un enfant pour faire les choses à moitié, car c’est très irresponsable et immorale lorsqu’on a conscience des enjeux avant toute démarche (je précise que je parle pour moi dans ce paragraphe, je ne me permettrais jamais de parler d’une situation que je ne connais même pas).

    Mais j’ai bien conscience que, bien que tout cela me paraisse tellement simple et facile à appréhender, anticiper et encadrée, il y a aussi certaines familles ayant une grande méconnaissance de la chose, est que donc forcément tout est beaucoup plus compliqué. Je souhaite beaucoup de courage à ces familles en question, et elles ont tout mon respect parce que traverser tout ça en partant de zéro (méconnaissance) et en apprenant au fur et à mesure, relève d’un sacré parcours du combattant !
    C’est dingue à quel point la méconnaissance peut compliquer les choses… j’ai toujours pensé que connaître la vérité est la plus grande des aides et guérisons, et je le penserai toujours, car je l’observe sans cesse !

    J’espère avoir été suffisamment doux dans mes paroles, j’ai une certaine propension à être cash et ça joue parfois à mon désavantage ( mais parfois à mon avantage aussi, ça dépend). Disons que j’aime ne pas cacher ce que je pense, car je pense que dire ce qu’on pense est la meilleure des choses, à partir du moment où il y a un sincère effort de bienveillance en le faisant.
    Bonne journée à tout individu qui lira (ou pas) ces lignes ahahah ! 🙂

    • Reply Nelly 16 mai 2020 at 17 h 06 min

      Je trouve que votre position est un peu culpabilisante à l’égard des parents. Je crois que tout parent (d’un zèbre ou non) a envie que son enfant s’épanouisse pleinement. Mais il faut comprendre aussi que malgré tout l’amour que l’on peut avoir pour son enfant, être parent d’un petit zèbre peut être complètement épuisant.(et encore plus quand on est zèbre soi-même). J’ai souvent l’impression d’y laisser des plumes, ce qui n’aide pas du tout ma fille j’imagine.
      En tout cas, j’apprécie le témoignage qui est publié ici et que chacun puisse s’exprimer librement. C’est très précieux de nos jours.

  • Reply Sonia 14 janvier 2020 at 21 h 19 min

    Tres beau témoignage d’Aurélie, ou je me reconnais. Mon grand zèbre a 15 ans et il a été détecté seulement à 13 ans. Une scolarité très pénible avec des bons résultats mais un comportement très perturbateur. Certains professeurs l’ont amoché de leurs remarques rabaissantes, au 3 eme psychologue et après une exclusion du collège le psy me parle de trouble de l attention, tests, jamais on ne m’en avais parlé… bingo! 10 années de calvaire, maintenant on sait pourquoi, on sait ce qui « cloche » et on s’en veut de toutes ses sanctions, punitions , engueulades, gifles parfois alors que cet enfant est « différent » qu il avait besoin d’aide et qu’on a pas su….. son petit frère suit le même chemin, en plus sensible en beaucoup plus expressif et j’ai peur déjà de son parcours scolaire, la maitresse m’a déjà convoquée, il s’ennuie…. maintenant ce n’est pas nouveau, je connais, mais ces années de souffrance, d’errance,d’incompréhension ont laissées de terribles séquelles….

  • Reply Sandrine 15 janvier 2020 at 13 h 32 min

    Merci beaucoup pour ce témoignage qui m’a ému aux larmes. Les mots et les dessins pour raconter cette histoire sont très justes et résonnent fort. Quel beau talent de narratrice.

  • Reply Sandrine 15 janvier 2020 at 13 h 32 min

    Merci beaucoup pour ce témoignage qui m’a ému aux larmes. Les mots et les dessins pour raconter cette histoire sont très justes et résonnent fort. Quel beau talent de narratrice.

    • Reply Rayures et Ratures 17 janvier 2020 at 9 h 42 min

      Merci beaucoup Sandrine !

  • Reply Bregman 16 janvier 2020 at 19 h 32 min

    Très beau témoignage plein de bienveillance. Oui, ce n’est pas simple de « sécuriser » son enfant dans son développement lorsqu’il est « différent » des autres. Heureusement, le cas de la zébritude est aujourd’hui une différence plus facilement identifiable et acceptable. On en parle dans les médias, dans les écoles, et même si cela encourage parfois certains parents à considérer leurs enfants comme des surdoués non détectés au moindre comportement un peu excessif, c’est une bonne chose.
    Cela n’était pas le cas il y a une trentaine d’années, et de nombreux adultes commencent à peine à comprendre le pourquoi et le comment des difficultés accumulées tout au long de leur parcours.
    Un zèbre accepté, c’est un vrai cadeau pour tout le monde.
    Plein de bonheur à cette petite famille zébrée 🙂

  • Reply Céline 21 février 2020 at 13 h 51 min

    Merci pour ce témoignage qui n’est autre que le reflet de notre famille. Moi (HP, Zèbre ) mon mari (pareil) et nos 2 enfants (HP identifié pour l’un , le second est en cours avec suspicion de TSA). Des hauts des bas mais notre vie! Et je l’aime cette vie… Nous vivons à l’étranger (pas loin de la France..) mais la douance n’a pas de frontière. Notre plus grand défi vivre au mileu de non Zèbre!!!

  • Reply Estelle 23 juillet 2020 at 14 h 30 min

    Bonjour, j’ai lu vos échanges avec beaucoup d’attention. J’ai un fils « zèbre » de 22 ans, détecté TDA et HP à 15 ans. Il a mené correctement ses études grâce au Concerta (genre de ritaline) mais il a d’énormes problèmes à vivre avec les autres. Tant dans sa vie personnelle, familiale que dans les différentes expériences professionnelles qu’il a eues. Il n’a d’entrain pour rien et est en fait assez déprimé. Je lui ai proposé de se faire aide, ce qu’il a accepté finalement. Il est même demandeur car il se sent vraiment mal. Problème : je cherche un psy (psychologue ou psychiatre spécialiste des zèbres et je ne trouve pas. Nous sommes à Paris. L’un de vous pourrait-il m’aider? Merci pour vos précieux conseils. C’est assez urgent…

  • Reply Nolwenn 7 avril 2021 at 11 h 11 min

    Bonjour,
    Sans voix à la lecture de ce témoignage dont certains passages traduisent mot pour mot la réalité de mes doutes, difficultés et joies de maman HP, auprès d’enfants probablement HP aussi, au sein d’une famille dont l’équilibre est paradoxalement aussi souvent incassable qu’il est menacé.
    Je découvre votre blog depuis peu et je le trouve plein de ressources, sincère, touchant, authentique … Merci.

    • Reply Rayures et Ratures 14 avril 2021 at 9 h 35 min

      Merci beaucoup pour ce message, il m’encourage vraiment 🙂 Je vous souhaite de réussir à sans cesse retrouver l’équilibre, en famille.

  • Reply [email protected] 13 mai 2021 at 10 h 05 min

    Bonjour,je suis encore ado, cet article assez émouvant m’a poussée à me demander si je n’étais pas aussi une HPI.
    J’ai fait plein de test sur le net (pas ceux de10 questions) Et j’ai obtenu 152 sur celui de mon qi .com. Et il fiable ???
    Je présente aussi toutes les caractéristiques des zèbres… Le test est il fiable ????

    • Reply Delphine 11 novembre 2021 at 8 h 23 min

      En as-tu parlé à tes parents ? Ado, je faisais beaucoup de ces tests également, je ne sais pas si c’est fiable ou non, mais si tu as besoin d’une réponse claire, passe un test chez un psy. Je suis adulte désormais et je regrette qu’on ne me l’ait jamais proposé !

  • Reply Anne 12 juillet 2021 at 12 h 50 min

    Merci pour ce blog très touchant. Je suis maman de 3 petits garçons dont les 2 ainés ont été diagnostiqués récemment. J’ai beau travailler en pédiatrie a coté d’autres équipes dédiées aux hauts potentiels, je n’aurais jamais pensé que mes enfants pouvaient l’être, tant chaque zèbre peut être different. A la maison, tout va bien. A l’ecole, ça partait dans tous les sens, avant le diagnostic. Ce sont les équipes bienveillantes de leur école qui m’ont poussée a les faire diagnostiquer. Par contre, j’ai des souci pour faire comprendre à la famille pourquoi nous les prenons en charge et casser les idées reçues. On culpabilise beaucoup trop les parents de zèbres. Est-ce la société ou l’enfant qui fait la douance ? Surement un peu les 2. Je ne suis pas une mère qui veut en faire des bêtes de concours. Je veux juste qu’ils soient bien dans leur vie et bien avec les autres. Avec mon mari nous essayons juste de répondre a leurs demandes, même si j’avoue c’est épuisant. Les illustrations m’ont bien aidée a leur faire comprendre les explications de la neuropsy.

  • Reply AnSo 24 août 2021 at 21 h 59 min

    Bonjour et merci pour ce témoignage,
    Maman d’un petit-grand garçon HPI (bilanté en début d’année) et ayant découvert ma spécificité dans la même foulée, je m’interroge : auriez-vous des témoignages de personnalités parent-enfant opposés ?
    Je m’explique : mon fils fonctionne par opposition, énormément, avec des phases très matures, d’autres très « bébé ». Il a 8 ans, c’est parfois très compliqué, voire électrique, car ma personnalité est diamétralement opposée (notamment je ne peux m’empêcher de me projetée « enfant » où je ne voulais être le moins visible possible). Il m’est très attaché (je dirais même « trop ») mais est parfois très dur aussi. Bref, tout est « trop » et nos hypersensibilites s’entrechoquent souvent… C’est un sujet qui a toujours été compliqué depuis qu’il a 1an 1/2 environ, j’imagine du à sa spécificité mais pas que ?
    Bref, je cherche un témoignage de quelqu’un qui serait passé par là, si vous en avez ?

    • Reply Rayures et Ratures 25 août 2021 at 8 h 19 min

      Bonjour ! Dans Rayures 2, il y a quelques témoignages de parents qui ont des personnalités opposées à celle de leur enfant et du mal à se comprendre parfois, mais pas exactement comme la votre. Si certains passent par là, qu’ils se sentent libres de répondre sur ce commentaire pour vous aider 🙂

  • Reply Peyroulet 21 septembre 2021 at 9 h 34 min

    J’ai tellement eu l’impression d’un calque de ma vie en lisant ce témoignage. Je suis également maman de 35 ans d’un premier zèbre Joris 12 ans, puis d’une seconde, sa petite soeur Noëllie 9ans. Avec un parcour semé d’embûches pour Joris et sa soeur qui suit dans l’ombre. La bataille avec les institutrices de l’école de la route petite section au CM2, qui ne voulaient pas entendre pour n’avoir rien à faire de différent ou en plus par rapport aux autres élèves. Dommage pour une petite école de village avec 12 élèves sur 3 niveaux.
    Et le papa qui n’a pas la même vision que moi de ses enfants et qui ne comprend pas leur »différence ». Et la mienne puisque, moi aussi finalement, je suis un Zèbre. Mais on s’adapte au jour le jour et c’est ça la force de notre famille aussi.

  • Reply Qu'est-ce que le haut potentiel ? Enfant et adulte HPI 19 janvier 2022 at 10 h 18 min

    […] En famille, l’enfant a besoin d’un adulte guide. Le livre de Fabrice Bak permet de comprendre cette relation si particulière qui se met en place entre l’enfant HPI et ses parents. Si le père ou la mère ne répond pas correctement aux attentes de son enfant, l’incompréhension s’installe et les crises se multiplient. Être parent d’enfant zèbre, c’est aussi accompagner sa scolarité et faire parfois le choix d’un saut de classe. Retrouvez des témoignages de parents sur Rayures et ratures. […]

  • Reply Dana 1 août 2022 at 8 h 04 min

    Bonjour,
    Merci pour ce texte qui me parle énormément. Nous avons vécu cette dernière année tout pareil avec notre fille de 6 ans. Fin mars nous avons eu les résultats du bilan elle est bien hp mais hétérogène. Mon fils de 2.5 ans présente les mêmes caractéristiques en bien plus marquées et nous avons décidé de le faire tester à ses 3 ans. En suisse l’école commence à 4 ans révolus il aura 4 ans et 8 mois à ce moment là! Comment attendre si longtemps avec un enfant qui connaît les alphas, reconnaît les tableaux des grands peintres et a appris à compter en anglais seul en écoutant une musique dans la voiture… et bien entendu il parle comme un enfant de 4 ans… comment avez-vous géré vos tous petits zèbres?

  • Reply Jessica 17 décembre 2022 at 11 h 33 min

    Merci pour ce partage.
    Je suis maman solo de 2 voire 3 zèbres, tout très différents dans leur zèbritude et moi-même je le suis. Sauf que… Comme beaucoup d’adultes, je l’ai compris et accepté très tard. Résultat : j’ai passé les 9 premières années avec mes enfants à essayer d’élever mes enfants comme on nous l’enseigne en pédo-psychologie européenne. J’ai littéralement TOUT essayé. Ca fonctionnait un temps, et après c’était le retour à la case départ, à savoir une famille impulsive, à fleur de peau, bruyante, bougeante, gigotante, stressée, angoissée, cris, pleurs, tempête, incompréhension, jugement, rejet, mépris des autres… J’ai persévéré, déterminée à réussir. J’ai continué à lire, à écouter les conseils des autres, et des professionnels, mais rien. Je me suis sentie tellement nulle, incapable d’élever mes propres enfants, submergée par mon rôle de mère, submergée par eux, submergée par les émotions de toute la famille, submergée par l’ultra sollicitation de mon cerveau et des leurs. Noyée finalement dans un burn out. Malgré tout, j’ai continué à essayer de nous mouler dans la norme, pensant que c’était moi qui était nulle, moi qui devait changer absolument parce que c’est moi le problème forcément. Jusqu’à ce jour merveilleux, où l’enseignante de ma fille me dit : « elle était probablement HP » et là bam… Un nouvel univers s’ouvre à moi : la compréhension et surtout l’acceptation de qui on est (qui JE suis.) Un soulagement : on n’est pas fous, mes enfants ne sont pas mal élevés, je ne suis pas une mauvaise mère. Non! On est juste différents et le cadre normatif de l’éducation ne fonctionne pas avec nous. Ouf! J’arrête d’essayer d’être comme tout le monde, j’autorise mes enfants à être différents. Et je commence le processus de connaissance de soi. Connaitre mon fonctionnement, l’accepter et comprendre comment faire fonctionner une famille de zèbres. Tout un programme! Mais je suis soulagée après tant d’années de souffrance de comprendre que je ne suis pas folle, juste différente, et que quand j’aurai compris qui je suis alors je comprendrai mes enfants, et un nouvel équilibre pourra alors s’établir. J’ai énormément souffert toute ma vie en essayant de me mettre en boîte, pour être comme tout le monde. Je ne comprenais pas que j’étais juste différente, que ce n’était pas des défauts à corriger, juste des différences à connaître et à accepter. Avoir des enfants m’a précipitée dans une sur-sollicitation de mon cerveau, une sollicitation telle que j’ai fini par faire un burn-out. Quand mon 1e fils est né, j’ai vu instantanément toute la responsabilité que me tombait dessus ,TOUT, et j’ai fait une dépression post-partum car j’avais l’impression que jamais je n’y arriverai, des montagnes infranchissables se dressaient devant moi. Je voyais tout d’un coup. C’est avec le recul que je comprends que mon cerveau percevait la globalité de la situation en un coup d’oeil et que c’était, pour ma part, angoissant, car j’ai eu l’impression qu’il y avait tellement à faire que je n’y arriverai jamais. C’est ce qui s’est passé avec mes enfants, et ce qui se passe encore aujourd’hui. Je vois l’ampleur du travail éducatif et je me noie. On ne parle pas beaucoup des familles zèbres, des mamans zèbres d’enfants zèbres, il me semble, c’est pour ça qu’il m’a fallu de nombreuses années pour accepter que je suis être zèbre. En tout cas, aujourd’hui, j’ai compris qui je suis, et je sais que plus je vais me connaître, plus ce sera libérateur pour ma famille!

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