Les relations sociales sont essentielles dans la vie de chaque individu, mais encore plus dans la vie du zèbre pour qui l’approbation de l’entourage est très importante.
Pourtant, avoir des relations sociales saines et épanouissantes peut être difficile pour certains, et notamment pour les zèbres.
Leurs caractéristiques que l’on a évoquées dans les articles précédents peuvent créer un décalage et, de ce fait, des barrières à l’intégration.
Cela se manifeste de différentes manières, dont voici les principales :
Le rejet.
Dès l’enfance, même s’il ne sait pas l’expliquer ou mettre un mot dessus, son décalage est réel et passe rarement inaperçu. Ses réactions peu communes font rire, ses centres d’intérêt divergents sont souvent sujets aux moqueries. Dans la cour d’école comme au travail plus tard, la moindre particularité va faire dire aux gens « il/elle est bizarre ». Face aux normes d’un groupe, le décalage du zèbre peut conduire au rejet.
Considéré comme le vilain petit canard, il est au mieux isolé, au pire un bouc émissaire, et subit humiliations et exclusion, sans comprendre pourquoi. Et lorsque l’on ne comprend pas la raison d’un tel rejet, quoi de plus simple que de penser que c’est de notre faute ?
S’exclure soi-même.
Le risque de s’exclure soi même est également fréquent chez les zèbres, pour deux raisons.
Parfois, pour combler l’ennui du quotidien, on s’imagine une autre vie. Je pense que tout le monde a fait ça à un moment donné, en décrochant lors d’un repas ennuyeux ou d’une réunion sans intérêt. C’est normal. Mais chez certains zèbres, c’est très (trop) fréquent. Ils s’ennuient tellement qu’ils développent un monde imaginaire, plus intéressant, plus drôle, avec des relations plus justes, plus entières, plus satisfaisantes. Je l’ai fait toute mon enfance, et je le fais encore. Ca me sauve fréquemment, mais le risque est de le faire si souvent que l’on finit par s’exclure soi même inconsciemment.
Enfin, le zèbre peut également s’isoler par manque de confiance. Il est courant qu’il s’accorde peu de valeur, n’ose pas s’affirmer par honte d’avoir tort, de dire quelque chose d’incorrect, d’imparfait ou par peur du conflit. Il reste alors discret et participe peu aux conversations, surtout au sein d’un groupe. Pourtant, il aurait beaucoup de choses intéressantes à partager. Mais en raison d’une faible estime de soi, il va préférer rester en retrait, s’exclure à nouveau du groupe.
Le caméléon.
Parfois, tout va bien. Enfin, en apparence. L’entourage qui a lu deux ou trois livres sur l’enfant précoce et a retenu qu’un enfant précoce est exclu dira « il a des amis, il ne doit pas être surdoué finalement ». Et pourtant.
Certains zèbres ont une capacité de « caméléon » particulièrement impressionnante. C’est à dire que pour être aimés (on en revient toujours là… ), ils vont s’adapter à leurs interlocuteurs. Leur lucidité et leurs capacités d’analyse vont leur permettre de mettre en avant une facette de leur personnalité qui correspond plus ou moins à leur interlocuteur, ou de faire semblant (le retour du faux self 🙂 ). Pourtant, malgré une vie sociale saine en apparence et même lorsqu’il est avec d’autres, le zèbre peut se sentir terriblement seul car il n’est pas vraiment lui-même, pas sincère. Il y a un vrai décalage entre ce qu’il sait qu’il est et l’image qu’il renvoie volontairement aux autres. Il fait semblant, et la façade qu’il se crée pour plaire peut engendrer une très grande frustration. Car même bien entouré, le zèbre aura souvent l’impression que finalement, personne ne le connait réellement, car personne ne peut le comprendre.
Et parfois, quand même, tout va bien !
Bon, ce n’est pas très rigolo tout ça ! Est-ce que le zèbre est condamné à avoir du mal à gérer ses interactions sociales ? Non !
Soyons un peu positif, ça peut aussi très bien se passer, on peut être zèbre et avoir des relations saines et sincères avec les gens ! Mais ça, c’est surtout quand on sait qui l’on est, quand on a compris comment on fonctionne, de quoi on a besoin, que l’on s’assume. Et éventuellement, dans le meilleur des cas, que l’on a réussi à diriger sa vie pour être avec des gens qui nous correspondent, avec qui on se sent bien et avec qui on ose être soi-même.
D’où l’importance de prendre conscience de sa différence, et d’être aidé(es) par des professionnels pour que la différence devienne une singularité.
PS : On lit souvent que le zèbre est solitaire. Je ne sais pas si c’est le cas de la majorité, mais c’est assez vrai pour beaucoup. En revanche, il ne faut pas confondre solitaire et solitude. On peut avoir besoin d’être seul(e) tout en ayant de vrais amis. Et sans souffrir de solitude.
47 Comments
Bonjour ou bonsoir !
Je me reconnais à un tel point que s’en est frustrant. ^^
Je regarde tous les jours pour voir si un article apparaît.
Je tenais à te dire merci et bon courage pour la suite.
Merci car tu mets des mots sur mes maux.
Bonsoir 🙂
Merci pour votre avis ! Je n’ai pas de newsletter, mais si vous avez Facebook il y a une page Rayures et Ratures où vous pourrez savoir quand le nouvel article est publié 😉
A bientôt pour le prochain !
C’est toujours une étrange sensation à chaque article. Même après avoir lu le livre de Jeanne Siaud-Facchin. Cet article est important car il explique parfaitement le fonctionnement en groupe, pour ma part je m’y retrouve à 100%.
Merci 🙂
Oh merci 🙂 🙂
bouleversée à cette lecture, mon fils est diagnostiqué précoce et me concernant je n’ai pas de réponses mais en lisant l’article ( et les autres d’ailleurs) ça parait tellement ça, tellement moi que je ne sais même pas le nommer!!! ça serait vrai alors???
comment se faire aider aider dans la démarche de faire les tests pour savoir, comment continuer à taire l’évidence??? je me sens perdue j’avoue
Re-bonjour Carine ! (car je crois que nous nous sommes croisées sur Facebook un peu plus tôt 🙂 )
Si vous êtes un peu perdue, je vous conseille de vous rapprocher de l’AFEP, qui m’a bien aidée pour trouver un professionnel compétent pour passer les tests. Ils pourront sans doute vous orienter vers quelqu’un de votre région. Je vous souhaite bon courage,
Chloé
super intéressant!! malgré tout ce que j’ai déjà lu je pleure avant d’arriver à la fin de l’article…. je reprendrai la lecture plus tard! mais ça fait du bien….
Prenez votre temps 🙂 Et merci de me lire 🙂
J’ai découvert ce site hier soir je l’ai dévoré, c’est super merci ! Ça fait étonnamment du bien de savoir que mon comportement a un moule (en forme de zèbre !) et que je ne suis pas un être psychologiquement désarticulé, mais juste articulé sur un autre modèle. Ce n’est pas une pathologie quoi !
Exactement !!!
Merci à vous de me lire 🙂
Bonjour,
Merci encore pour vos articles. Une telle « lumière » me permet enfin de comprendre mon fils et surtout l’aide à SE comprendre.
Savoir ce qu’il ressent est une source de…. Je ne trouve même pas les mots.
Et même lui, me demande de lire avec lui vos articles. De le voir, au fur et à mesure de vos chapitres me dire « à bien c’est pour ça alors ».
Se comprendre, s’accepter, sont déjà des grandes étapes pour mon fils et je ne peux que vous dire « Merci ».
Et je comprend aussi : Non mon fils n’est pas bizarre, non ses réactions ne sont pas bizarre. Il est comme ça, il ressent et ose ressentir les choses. C’est à nous de faire attention à lui et de maintenant lui offrir un environnement lui permettant de s’ouvrir et de s’épanouir.
Merci pour nous.
Bonjour,
Encore un très bon article, merci.
Personnellement, ce qui finit de m’achever, c’est la tête de mes interlocuteurs quand je suis tranquillement dans mon rôle de caméléon quand, dans un moment d’inattention, je lâche une phrase ou une idée sans passer par la case « filtrage ».
Je sens qu’ils ne comprennent pas ce que je veux dire, et se demandent d’où vient une telle idée. Souvent on doit changer de sujet à ce moment là, tellement le décalage est important avec la discussion en cours qui se retrouve interrompue.
Ça renforce dans le sentiment que nos vraies idées, nos vraies pensées ne sont pas les bienvenues auprès des non-zèbres
Alors on remet le masque….
Bonjour Yaya,
Je vois très bien ce que vous voulez dire. Parfois, je mets mon masque et puis à un moment donné je me sens à l’aise, il tombe et *PAF* je suis découverte 😉
Courage !
Est ce que c’est possible de se retrouver dans tout ce que tu dis sans être zèbre ?
J’ai recherché mes « symptômes » sur le net et je suis tombée sur la surdouance…Cependant, je ne sais pas si cela est mon cas et j’ai peur de demander l’avis à un expert par peur de paraître prétentieuse ou naïve, ou les deux.
Bonjour 🙂
Tous les zèbres n’ont pas forcément toutes les caractéristiques dont je parle (le vécu, la personnalité, l’environnement ont forcément un impact), et toutes les personnes qui se retrouvent dans ces caractéristiques (qui sont humaines à la base 😉 ) ne sont pas forcément des zèbres 🙂
En revanche, si vous vous retrouvez dans tout, et que vous vous posez la question, je pense que ça peut vous aider de demander l’avis d’un expert ! Ce n’est pas un test de niveau avec un résultat « réussi ou échoué », il n’y a rien de prétentieux ou de naïf, vous avez le droit de vous demander comment vous fonctionnez car si vous cherchez sur internet c’est que vous devez ressentir un décalage ou quelque chose qui vous pose problème. J’espère que vous trouverez la réponse 🙂 Bon courage !
Bonjour,
J’ai découvert votre site il y a quelques jours… Mon moi secret révélé au grand jour ? Sur Internet ? Ouh la la ! Je me suis dit, mais comment est-ce possible qu’elle me connaisse à ce point, alors que je ne lui ai jamais parlé de moi ?! J’avoue que j’ai même versé quelques larmes à la lecture de certains de vos articles, l’émotion – mesurée, hé hé évidemment 😉 – partagée entre grande colère et grand soulagement. Je vais avoir 55 ans et votre article sur la vie professionnelle colle parfaitement, rien à changer, tout est vrai ! Une amie, même pas étonnée (c’est une vraie amie), qui connait bien le sujet, m’a demandé si je n’y avais jamais pensé. Ben non. Pourtant j’ai des preuves, si si… mais voir l’article « Le phénomène de l’imposteur » 🙁 ! Il parait que j’ai appris à lire et à nager toute seule à 4 ans (sauté le CP, du coup) et lors d’un test de QI pratiqué par un prof au début de mes études ( sérieusement, mais dans un cadre informel), j’avais obtenu 138. Ah. C’était il y a longtemps, j’avais répondu à trois pauvres questions et joué avec des chiffres à retenir, je ne savais même pas à quoi cela correspondait ! Et si j’étais intelligente, ça se saurait ! j’aurais un poste à responsabilités, je ferais partie des catégories socioprofessionnelles supérieures, je serais riche, ou célèbre, ou les deux à la fois ! Sinon, côté pensée divergente, interactions sociales – pfff, que d’ennuyeux dîners, je confirme- , rapport à l’autorité, relations amoureuses – ouh la la que c’est compliqué – , faux-self, je me retrouve telle que je suis. Cool. Ou pas ! Je ne sais pas encore si j’accepte d’être un zèbre. Je vais y réfléchir hi hi hi !
Un grand merci pour ce blog, qui me permet au moins de découvrir que je ne suis pas totalement folle. Par contre, je ne sais pas comment être un peu moins la seule à me comprendre, notamment avec certains de mes proches, si vous avez un conseil, je suis preneuse !
Vous n’êtes pas folle du tout même 🙂
C’est difficile d’expliquer à ses proches notre manière de fonctionner (c’est déjà difficile de se l’expliquer à soi-même!) mais essayez peut-être de leur faire lire quelques articles, ceux qui vous ressemblent le plus…
Cette affaire de caméléon me renvoie à ma jeunesse. j’ai longtemps fait ça (je sais que je suis zèbre depuis 1 an) l’adaptation à l’autre est permanente (j’appelle ça mes masques).
Je le fais beaucoup moins maintenant, j’ai mes amis sincères, qui savent s’adapter à mes sauts d’idées et autres raisonnements à « logique parallèle ».
J’ai aussi eu la chance de rencontrer des zèbres adultes et l’interaction est fabuleuse….. c’est enfin simple.
😀 C’est génial ça ! Profitez 🙂
merci … de participer activement à la défense du zèbre 😉
diagnostiquée jeune, parce que pas intégrée avec les autres enfants (je n’avais rien remarqué)
je suis toujours « bloquée » (56 ans) par ce que « bizarre, différente, pas conforme, pas dans la case » , ce qui me dessert dans mon plan de carrière . j’ai toujours du me rabattre sur de la création d’entreprise ou de plus petites organisations. Et pourtant j’ai appris …….. je forme entre autre à la communication 🙂 (c’est plus facile pour moi j’ai du observer pour me conformer) et quel bonheur ces étudiants qui ne me jugent pas différentes puisque c’est normal d’aller plus vite plus loin de s’appuyer sur des savoirs différents de faire des liens, des synthèses surprenant(e)s . J’ai trouvé ma place .
Ouh la vache, c’est tellement vrai, ça… Autant je me reconnais moins dans le besoin d’explications et l’hypersensibilité, autant là je me reconnais à tous les étages…
🙂 🙂 🙂
Je suis une zèbre qui s’assume et j’ai développé à la sueur de mon front la confiance. Ce sont les autres zèbres qui m’excluent car j’ai réussi à ce niveau là. Je trouve cela tellement triste
pfiouuu, je suis tombé ici en cherchant des infos sur la pensée arborescente, et puis j’ai commencé à lire, en me disant que on m’ a toujours dit que j’avais plein de capacités toussa toussa mais je n’y jamais trop cru.
Quand je lis le paragraphe du caméléon… c’est tout à fait. Un très bon ami, avec qui je n’ai plu de contact m’a reproché l’époque mes « personnages ». Il me disait que ça le gonflait que j’ai un personnage différent suivant avec qui j’étais…
Je viens de découvrir ce blog grâce à une amie… C’est assez troublant de se retrouver dans tellement d’articles et dans chacun des mots employés… Merci en tout cas pour le temps consacré à l’écriture du blog et des articles. Et merci de mettre des mots sur « les zèbres ».
J’ai accepté que je l’étais et je dois dire que depuis, je m’y retrouve bcp mieux au milieu des gens. Après avoir joué le caméléon durant des années, j’assume bien mieux qui je suis aujourd’hui depuis quelques mois.
Le cv avec des experiences de maximum 1 an, l’hypersensibilité à outrance, le caméléon, .. Tout y est.
Encore merci et bon courage pour la suite 🙂
MERCI.
Bonjour Chloé,
Merci beaucoup pour cet article ! C’en est presque effrayant de voir à quel point il résonne en moi et à quel point tout est vrai. Tout. Du monde imaginaire au caméléon en passant par la confiance en soi. Ca fait du bien de voir que d’autres sont comme soi.
Merci
Merci pour ce commentaire ! Moi aussi, je me sens moins seule du coup 😉
Rohhhh c’est trop moooooiiiiiiii ça !!!!!!!!!!!
Cela me fait aussi penser qu’une fois j’ai assisté à un groupe de paroles pour les surdoués…ça se passait très bien..jusqu’au moment où la psy nous dit d’accepter la différence des autres…et les autres ils s’intéressent à ceux qui sont différents????????
GNAGNAGNA…imaginez ma réaction…ou pas 🙂
Toute mon enfance c’était ça et même au collège et après au travail.. après au travail c’est la jalousie des autres…parce que j’étais trop…spontanée, naturelle, moi quoi !! je n’ai jamais compris pourquoi jusqu’au moment ou l’on m’apprend que je suis zèbre ascendant zébulon LOL
Vous nous faites tellement de bien !!!! Tellement bien de se dire que nous ne sommes pas tous seuls!!! je suis comme d’autres à vouloir regarder votre blog… En ce moment c’est tous les jours pour découvrir des nouveautés!!!
Mille mercis!!!!!
Je comprends de mieux en mieux pourquoi je peine tant à trouver ma place et pourquoi les relations aux autres m’angoissent autant (zèbre + vécu)… Ça ne me donne pas la solution, mais ça met des mots sur ce qui ne s’explique pas. Merci.
Bonjour, et bravo pour ce super blog !
Le rejet, la solitude, l’exil au milieu de la foule des parents, amis et inconnus est mon lot quotidien depuis si longtemps. Il y a 2 ans, à 40 ans j’ai souhaité passer le test chez une neuropsychologue. Toutefois, je ne m’attendais pas du tout à cette pression quant à l’attente de résultats trop binaires (pas de discussion possible par rapport à l’ineptie de certaines questions, pas d’ajout ou de nuances possibles non plus dans d’autres), et à l’ennui et/ou au décalage que j’ai ressenti par rapport à ces demandes. Je m’attendais à des questions qui parlent de mes spécificités de pensée, de ma créativité, de ma capacité d’invention, etc., mais en revanche, les questions portaient toutes sur un cadre strict, rationnel, sec, étroit, sur des réflexes scolaires appris, mémorisés, sur l’intelligence chiffrée (je suis une traumatisée des maths depuis l’enfance, même si je lisais, écrivais et comptais dès l’âge de 4 ans). Je m’attendais à dessiner, chanter, écrire, « analogiser », m’exprimer, quoi !!!!! Bref, j’ai boycotté le test en me fermant au fur et à mesure de l’avancement des questions, un peu par blocage (quelle contrainte mentale horrible que d’être chronométrée), un peu par ennui, un peu par découragement. Finalement ce test m’a remise dans ma condition d’unicité incommunicable, et à son issue, je me sentais encore plus incompréhensible, encore plus rejetée, encore plus pauvre (500€ de perdus quand même !). La conclusion de la neuropsycologue a été que j’étais très certainement un haut potentiel, mais que le test, dans l’état actuel des connaissance ne permettait pas de diagnostiquer mon type d’intelligence. J’en conclus juste qu’un test ne pouvant couvrir tout le champ des intelligences n’est absolument pas fiable, qu’il laisse sur le bas côté beaucoup de personnes très créatives ayant été « blessées » par un jugement précoce à l’école (les maths pour mon cas, l’orthographe pour d’autres). Ou alors, si ce test est réellement fiable, cela signifie a contrario que la société a bien eu raison de m’avoir ostracisée autant, à l’école comme au travail ou dans ma vie privée. Il donne raison à tous ceux pour qui je suis une « marginale », car il m’a lui aussi marginalisée en quelque sorte. Voilà, je voulais juste vous faire part de cette blessure supplémentaire qui s’ajoute aux milliards d’autres que je cache sous un beau sourire. Merci encore pour ce que vous faites.
J’ai pleuré et compris énormément de choses en lisant cet article. J’ai l’impression que je viens d’avoir la réponse à la question que je me pose depuis le plus longtemps du monde…
Merci un milliard de fois ❤️
Merci un milliard de fois aussi Alexandra pour votre message ! 🙂
[…] Je me suis toujours mise un peu à l’écart des autres groupes d’enfant – crédit photo : rayures et ratures […]
Pour ma part, je fuis les discussions de bistrot ni peur de faire faux (je sais être intéressant ou drôle s’il le faut), ni en me perdant dans mes pensées, mais simplement en n’y allant plus, parce que ça m’ennuie de ne parler de rien. Je préfère consacrer mon temps à de vrais échanges, avec du fond, avec quelques amis choisis, ou en animant des ateliers de philosophie pour enfants.
Bonjour, je viens d’être « confirmée » HPI. Grâce entre autre à votre blog dont j’avais pris connaissance avant, j’ai trouvé le courage de passet le test WAIS IV chez une neuro-psy, en me disant que quelque soit le résultat, je pourrai au moins me dire que je me serai donnée tous les moyens pour me sortir de ma souffrance professionnel
Alors maintenant que je suis soulagée et que tous les professionnels de santé me conseillent d’arrêter de me remettre en cause et d’accpter que c’est bien mon environnement pro ui est très toxique, je reviens et reviendrai encore sur ce blog et Facebook. pas pour trouver des miracles, mais des pistes.
A toutes et tous, je voudrais aussi partager mon expérience : j’ai rencontré mon mari à 35 ans, j’en ai 56. Il y a un grand écart de diplôme (de niveau scolaire) entre nous ……. Je me rends encore plus compte de la patience qu’il a eu avec moi (cf certains comportements typiques des HPI). Et notre union qui dure illustre le fait que l’Amour n’en a que faire de la douance (dans quel sens que ce soit) ……. Quand i’intelligence du coeur et humaine existe des deux côtés ….
Merci beaucoup Armelle pour ce partage d’expérience amoureuse 🙂 Je suis contente que vous ayez trouvé le courage de passer le test sans le voir comme un examen, et que vous soyez soulagée !
Vous faîtes une catégorie de traits de caractéristiques au même titre que certains catégorisent les blondes et leurs attitudes. Il n’en est rien. Alors oui c’est réconfortant de retrouver certains êtres ayant vécus en apparence symptomatiques des particularismes similaires mais tout diffère de celui qui les vit. Est ce que toutes les blondes s’identifient aux blondes ou la vision que certains ont des blondes et le vivent elles intérieurement de la même manière ? Oui il doit y avoir surement des blondes qui jouent de ce trait et d’autres qui ne se rendent pas compte de leur couleur de cheveux. Celles ci savent que ce qui les caractérisent n’est (ne sont) absolument pas les traits de caractéristiques mais qui elles sont réellement en leur coeur et comment elles le mettent en oeuvre. C’est se détourner l’attention que de s’identifier à des rôles au même titre que le repli sur soi qui peut être salvateur ou utile, ou difficile suivant comment on le perçoit ou en faisons le choix de le vivre ou de le subir. Et pourtant certains iront à la catégoriser cela comme un trait de caractéristique. Tôt ou tard vous reviendrez à ce qui nous unit sans vous soucier de l’étiquette momentanée à laquelle votre esprit fait le choix de s’accorder momentanément. Du soleil pour tous.
Bonjour ! Je pense que vous n’avez pas lu le dernier article ni le témoignage d’Alice, dans lesquels je parle justement du besoin de s’identifier dans un premier temps à une étiquette afin de pouvoir en sortir mieux armé ensuite. Je vous encourage à le lire. De la même manière, il est toujours spécifié sur ce site que chacune des caractéristiques est humaine avant tout, que chaque zèbre est différent, et il n’est jamais fait état de généralité.
Du soleil pour vous !
Bonjour,
Notre fils V. a été détecté tout récemment. il a 12 ans et demi et est en 5ème.
Dans tout ce que vous écrivez je reconnais beaucoup de V. Nous apprenons un peu tous les jours et essayons de nous adapter à lui, à son mode de fonctionnement. Toutefois, c’est assez compliqué car du fait de son hypersensibilité il semble avoir un bouton comportant 2 positions seulement si je peux schématiser … et bien sûr on ne sait jamais quand il va passer d’un état à l’autre… le problème n’est pas le passage à l’état « compliqué » souvent provoqué par un petit rien (pour nous en tous cas mais pas pour lui) mais ce qui se passe. V devient agressif, méchant, verbalement, blessant, très blessant. Je conçois que c’est son mode de défense par rapport à « l’attaque » qu’il a subie mais quand dans ces moments il vous dit des choses blessantes, très blessantes, tout ça parce qu’il ne veut pas aller à l’entraînement de ping-pong parce que son frère n’y va pas, pour des raisons clairement expliquées mais que c’est la jalousie qui l’emporte… P son jeune frère va à l’entrainement de foot, pendant ce temps V joue aux jeux video (son activité préférée) puis quand Victor ira au ping -pong seul (P a dit qu’il avait mal aux jambes et pour la reprise du sport j’admets que foot et ping-pong le même jour c’est beaucoup) P pourra jouer à son tour. V demande à quelle heure finit l’entraînement. 19h30 et là, je vois clairement ce qui se passe dans sa tête : 19h30, P aura joué pendant que je serai au ping-pong (et moi j’aurais pas joué – mais il occulte qu’il a joué en début d’après-midi), je vais devoir prendre ma douche en rentrant, manger… et donc je ne pourrai pas jouer, le raccourci P joue et pas moi engendre une jalousie qui nous mène à une situation absurde où V ne veut rien entendre, même avec une foule d’explications… vengeance, méchanceté se mettent en place…
Idem hier, avant de commencer un jeu de société avec son frère, mon filleul et sa petit amie il annonce « le perdant n’a droit à aucun écran cet après-midi!! » tout le monde dit « ok » et il perd… et s’étonne que mon filleul (21 ans) lui ait tenu tête pour les écrans. Si jamais son frère avait perdu, nous aurions eu intérêt à veiller à ce qu’il n’ait aucun écran sous peine de scandale (injustice qu’il combat tout le temps…) mais là il a été pris à son propre jeu (il se pense invincible, sauf que dans les jeux de hasard – ils jouaient aux petits chevaux – une quelconque et éventuelle supériorité ne sert à rien…) et n’a pas accepté les règles qu’il a lui-même énoncées… cela a pris deux heures avant un retour à la normale…
Que faire face à ce type de comportement? Nous avons conscience qu’il fonctionne différemment, mais faut-il se laisser « déborder »? que dire à son petit frère (10 ans)? qui lui fonctionne comme nous et qui aurait dû accepter…
Nous avons mis en place beaucoup de choses : psychologue, psychomotricité mais tout cela démarre à peine et nous devons quotidiennement faire face à ce genre de situations (je dis bien quotidiennement) qui nous laissent démunis…
Vos témoignages, conseils, seront les bienvenus et je vous en remercie par avance.
Très belle journée,
Anne
Bonjour ! N’étant pas thérapeute je ne pourrais pas vous répondre précisément mais si des parents passent par là, j’espère qu’ils vous donneront des pistes le temps que la thérapie fasse effet. Dans le cadre de l’écriture du second livre, j’ai eu de longs entretiens avec des parents d’enfants qui avaient aussi ce bouton avec 2 positions dont vous parlez. L’une des familles disait que ce qui avait fonctionné pour eux, c’était de dire à leur enfant qu’il était légitime de ressentir les choses aussi fortes mais qu’il fallait comprendre pourquoi il avait été aussi marqué/vexé/frustré/etc pour réguler de futures réactions, et d’expliquer les règles de vie en société pour montrer à leur enfant qu’elles ont du sens (il ne le percevait pas, donc ne les respectait pas, mais il a réussi à comprendre certaines règles de vie en société et l’importance qu’elles avaient pour que chacun puisse s’exprimer et être en harmonie.). Je ne sais pas si ça peut vous aider, mais c’est ce qui a aidé cette famille 🙂
Bon courage,
Chloé
Bonjour,
Un grand merci à vous Chloé !
Nous essayons, après la crise et au calme, d’expliquer au maximum.
Avant la crise aussi, quand nous sentons qu’une situation compliquée pour Victor se profile, nous expliquons, cadrons au maximum.
Je vous souhaite un très beau Noël !
☃️❄
Bien à vous,
Anne
Merci pour tous ces témoignages.
Voici le mien :
Depuis 30 ans, je suis dans l’accompagnement socio-professionnel (tous publics, tous dispositifs entre les associations et les gros cabinets RH).
J’avais élaboré toute une conceptualisation et une démarche d’accompagnement innovante.
De cela je reste très fier, car de la part des « bénéficiaires », ce n’étaient que retours de satisfaction.
Mais ma prise de conscience, ce que je sais aujourd’hui, c’est l’arrière-fond de ma méthode : Elle fut conçue à partir de mon rejet des normes, de mon inconfort face à tous les cadres et à toutes les méthodes « pré-pensées ».
Mon « doute » permanent qui m’habitait m’aura dérouté de la seule solution durable qui me convenait : Etre indépendant.
Car dans ma partie (l’accompagnement à l’évolution professionnelle, l’identité personnelle et professionnelle), je ne voulais surtout pas « tourner dans mon jus », mais m’enrichir, partager.
Si chaque formation me confirmait dans la voie de l’atypisme et de souplesse, … au retour je voyais les mêmes collègues de formation re-rentrer dans les clous, les lâchetés, les bassesses.
J’avais un désir d’appartenance, d’intégration à un groupe, de participer à une « œuvre » collective.
Or, en retour des « collègues », même si j’étais personnellement apprécié, ce n’étaient que silences polis, demi-sourires, et au fond incommunicabilité et non-coopération entre nous.
Sauf à la marge de la part de personnes aussi atypiques que moi, rencontrées lors d’expérimentations innovantes, là où le « système » ne peut faire autrement que de nous laisser de la latitude.
Et finalement je m’emmurais à vouloir expliciter, diffuser, partager dans et par mes outils. Dont personne parmi mes collègues ne me faisait critique. Simplement, il y avait du vide. Désespérément.
Une démarche non orientante, rassurante pour tout bénéficiaire en échec d’accompagnement et en défiance ?
Des techniques d’évocation de situations associées à des émotions et des sentiments de talent pour expliciter et écrire des compétences-talent ayant du sens ?
Des techniques (québécoises) de marketing de recherche d’emploi, où un parcours accidenté, atypique, est complètement refondu (titres de postes floutés, dates lissées, mixage expériences personnelles et professionnelles, afin de permettre une lecture normative du parcours, avant une décision de rencontre ?
Comment tous ces gens dans les systèmes d’accompagnement pouvaient-ils y être si indifférents ?
Aujourd’hui, je comprends mieux sur quel terrain je les entraînais. Un terrain où ils ne risquaient d’ailleurs pas de trouver leur propre place.
Mieux, j’assume la violence implicite, latente, que je leur faisais :
En creux, je considérais ces « normo-pensants » de « faux accompagnants », pseudos-coachs, n’entrant pas en osmose … et répétant à l’envi leurs prescrits « objectifs », « rôles », « missions » … etc.
Je pense aux personnes travaillant au pôle emploi et à la violence de mes pensées : Comment le soir en rentrant chez eux pouvaient-elles regarder leurs enfants dans les yeux alors qu’eux-mêmes se comportaient en parasites, abusaient de leur pouvoir ? Que faisaient leurs aïeux pendant la guerre ? Témoin de ces « non-réunions » proposées aux gens (en « offre de service », mais les dissuadant en réalité, de réellement questionner), j’étais prêt chaque jour à instruire une thèse sur l’alliance tissée par le bas par les conseillers emploi, pour justement ne pas travailler, et poursuivre leur magasinage de gens.
La « guerre » aura été incessante, en ce qui me concerne : Par des batailles successives avec les RH normatifs, les commerciaux, les gestionnaires, les communiquants. Et pour finir même avec les « psys » institutionnalisés (type AFPA, pôle emploi), engoncés dans leurs postures, fuyant toute intentionnalité (et surtout responsabilité) de produire du changement chez l’autre.
Merci en tous cas pour tous ces éclairages et ces mots – là (arborescence, dilatation de pensée), venus là où justement, aucun mot (d’explication) ne me parvenait en retour, de mes collègues qui eux, avaient la possibilité de « suivre le process », et par rapport auxquels je mesure aujourd’hui mieux par quoi une coopération durable ne pouvait s’installer entre nous (même si j’étais courtois, et même attachant malgré ce que je relate).
Aujourd’hui, cela me conduit à résolument assumer de renoncer à mon désir d’appartenance, d’intégration à un groupe, et même à participer à une « oeuvre » collective.
Demain, j’œuvrerai en « split », entre ambulancier en journée (pour la sécurité, le rythme, l’assistance directe sans aucun discours), et conseiller en accompagnement en indépendant le soir (pour l’intellect).
Mais gare ! Avant même ma formation d’ambulancier, j’imagine déjà les playlists de vieilles chansons que je proposerai aux personnes âgées que je transporterai, et je reluque même sur les articles en gérontologie, traitant de récits autobiographiques pour les gens en fin de vie. Il faudra que je sois vigilant, cette fois-ci vis-à-vis des dits « transporteurs » !
Comme quoi, on ne se refait pas ! 🙂
Et qu’en est-il des relations avec les autres zèbres ? La seule que j’ai pu vivre a été désastreuse, d’abord le sentiment d’avoir enfin trouvé une personne avec qui le courant passait sans besoin de faire semblant, et finalement l’autre zèbre s’est avéré être la personne la plus intolérante qui soit vis à vis de ma personnalité, qu’il ne supportait pas. Avez-vous évoqué le sujet dans un article ?
En fait, comme on l’indique dans l’article ainsi que dans celui sur les relations amoureuses, zèbre ou non, ce qui est important c’est que chacun se connaisse, soit ouvert à la connaissance de l’autre, et communique. Ce n’est pas parce qu’une personne est zèbre qu’on s’entendra mieux avec, ce n’est pas parce qu’elle ne l’est pas qu’on ne s’entendra forcément pas avec.
Bonsoir, tout ce que j’ai pu lire au sujet des HPI me correspond à un point où j’ai l’impression que d’autres personnes me connaissent mieux que moi même. La gestion de mes pensées incessantes et si rapides est un calvaire au quotidien. J’analyse tout, tout le monde et tout le temps. Chaque parole prononcée, chaque action faite et chaque réaction des gens, pour n’en voir généralement que du négatif. Les relations sociales sont devenus avec le temps un véritable défis pour moi je dirais même une guerre, une guerre qui se déroule dans ma tête et que personne ne voit, que personne n’entends. Je suis très jeune et est déjà une vision du monde ternis et amer qui ne me donne pas spécialement envie de continuer d’apprendre à le connaître mais étant aussi un grand rêveur je garde espoir de devenir quelqu’un et de réussir à surmonter tout ça. Cet article comme beaucoup d’autres permet de se rendre compte que nous ne sommes pas seul et que d’autres que nous meme vivent avec ce malheur. Courage à nous
Bonjour, et merci pour ce commentaire. Il peut être intéressant d’en parler avec un ou une professionnelle qui connaît bien le sujet et qui pourra vous aider à percevoir petit à petit cette particularité et le monde qui nous entoure comme quelque chose de plus positif 🙂 Il y a de très beaux côtés, je vous promets 🙂