J’ai peur qu’on me dise que je ne suis pas surdoué.e
Vous vous renseignez depuis plusieurs mois ou années sur le haut potentiel, et vous vous reconnaissez dans ses caractéristiques. Régulièrement, vous échangez avec des personnes surdouées, et vous y trouvez de l’apaisement. Vous vous sentez enfin compris.e, et surtout, votre sentiment de différence prend du sens.
Mais voilà, vous avez peur de passer le test. Vous avez peur qu’on vous dise que vous n’êtes pas surdoué(e), et cela vous bloque. Parce que vous commenciez justement à vous identifier, et à apercevoir des pistes pour avancer.
Si vous vous reconnaissez dans ces quelques lignes, sachez que vous n’êtes pas le ou la seul.e. Sous la dernière publication de mon compte Instagram, de nombreuses personnes ont partagé cette même appréhension.
J’aurais évidemment tendance à vous dire que l’important n’est pas de savoir si on est HPI ou non. L’important est de se connaître soi, et ce qui fait avancer, c’est justement le travail sur soi, la démarche, et non le “diagnostic”, le mot que l’on associe au fonctionnement.
Mais je comprends cette appréhension qui se transforme parfois en angoisse, et je sais que mes mots ne suffiront pas à l’apaiser. Pour le moment du moins.
Pourquoi on peut avoir peur de découvrir qu’on n’est pas surdoué.e / HPI.
L’effacement du soulagement.
Quand on découvre le sujet du haut potentiel et que l’on se reconnaît dans ses caractéristiques, on ressent souvent un immense soulagement. Au fil des lectures, des recherches ou des rencontres, on s’identifie à des comportements, on réalise qu’on n’est pas le ou la seul.e à être “comme ça”, et ça nous fait du bien. On découvre du vocabulaire qui correspond à nos ressentis, et on n’en revient pas. D’autres personnes semblent vivre la même chose que nous.
Pour certains, cette identification à d’autres personnes suffit même à leur bien-être, et ils ne ressentent pas le besoin d’en savoir plus.
Mais pour la plupart des personnes, avoir plus d’informations, savoir vraiment si on est haut potentiel ou non est nécessaire. C’était mon cas. Elles songent alors à passer le test officiel, le WAIS. Et là, apparaît l’angoisse.
Puisqu’elles ont été soulagées de se reconnaître dans des caractéristiques ou des témoignages, puisque cela a calmé leur sensation de décalage, que se passera-t-il si le résultat du test montre qu’elles ne sont pas surdouées ?
Passer le test, c’est prendre alors le risque de voir ce soulagement s’effacer. Et de retomber dans la spirale désagréable de questionnement, de décalage et de solitude.
Un sentiment de honte d’avoir cru être HPI.
Certaines personnes m’ont fait part du sentiment de honte qu’elles auraient si elles découvraient qu’elles n’étaient finalement pas à haut potentiel.
Elles auraient honte de se dire qu’elles ont succombé à l’effet Barnum. Ce qui est possible, mais se reconnaître dans les caractéristiques du haut potentiel ne signifie pas forcément qu’il s’agisse de l’effet Barnum. Je consacrerai un article entier à ce sujet, en attendant je vous redirige vers Cerveau & Psycho qui l’explique bien.
Ces personnes se projetaient dans le “Vous n’êtes pas surdoué(e)”, et se sentaient illégitimes, comme des imposteurs. Elles se disaient qu’elles s’étaient trompées sur elles-mêmes, et que c’était très prétentieux, finalement, d’avoir cru appartenir aux 2% de la population.
Pourtant, il n’y a aucune honte à avoir.
Et il n’est pas question d’avoir raison ou d’avoir tort de se reconnaître dans les profils de personnes surdouées. Les ressentis sont toujours réels.
Simplement, on peut se reconnaître dans le haut potentiel, mais ne pas l’être. Et c’est OK !
Le besoin d’appartenance et la peur du rejet si je ne suis pas surdoué.e.
Certaines personnes ont découvert le sujet du haut potentiel en se renseignant sur une sensation de décalage, le sentiment d’être incompris(e), de ne pas être “comme les autres”, de ne pas réussir à se fondre dans la masse ou se satisfaire des mêmes choses.
Se reconnaître dans les propos de personnes surdouées, échanger avec elles en se sentant à l’aise et, pour une fois, intégré(e) comblait alors un besoin d’appartenance.
La perspective de découvrir qu’elles ne sont pas surdouées viendrait réveiller la peur du rejet.
La peur de l’échec
Enfin, je ne peux pas parler de peur du rejet sans parler de peur de l’échec ! Deux articles de ce blog sont d’ailleurs consacrés à la peur de l’échec.
Bien que le test de QI ne soit pas un examen (au sens de “youpi j’ai réussi” ou “flûte je l’ai raté”), beaucoup le considèrent comme tel. Et je le comprends !
Quand on cherche à résoudre un problème, à “savoir”, et qu’on a entrevu dans le haut potentiel des pistes d’explication ou de soulagement, on a envie de “réussir” le test. On a envie qu’il colle à notre ressenti. Qu’il valide notre intuition.
Difficile de réaliser que le résultat d’un test est bien plus qu’un chiffre. Que ce n’est pas noir ni blanc, pas positif ni négatif. Qu’on ne le réussit pas et qu’on ne le rate pas.
Et surtout, la peur de découvrir que « je ne suis pas surdoué(e) », c’est …
La peur de ne plus savoir où chercher explications et réconfort.
C’est l’angoisse de se retrouver perdu.e. On pensait avoir enfin trouvé une direction, des solutions. On se sentait si près du but pour comprendre la souffrance qui nous a fait consulter, nous questionner.
La perspective que le test révèle qu’on n’est pas surdoué, c’est la peur de plus savoir où chercher, mais de savoir qu’on doit chercher encore.
En fait, la question qui revient souvent chez ces personnes pour qui la passation du test déclenche l’angoisse d’un résultat qu’elles qualifient de négatif, c’est celle-ci :
Pour ne pas faire trop long, j’y consacrerai un article entier dans quelques jours.
J’espère que si, pour vous, la passation du test est angoissante, vous aurez réalisé à travers ces paragraphes que vous n’êtes pas le ou la seul.e. Et que c’est OK, d’avoir peur. C’est naturel, ça se comprend.
Vous pouvez partager vos peurs en commentaire. Et si le test a révélé que vous n’étiez pas HPI, et que vous avez poursuivi votre cheminement, n’hésitez pas à témoigner en commentaire. Cela rassurera quelques lecteurs !
Note : Afin que chacun se sente à l’aise et que l’espace des commentaires reste un endroit bienveillant, je me réserve le droit de supprimer des messages insultants ou jugeants.
39 Comments
Mais c’est exactement ça!! Surtout dans la salle d’attente et la veille (ou je n’ai quasi pas dormi) a me dire que j’étais prétentieuse à penser que j’étais spéciale. Et le soulagement à entendre qu’en fait si je suis bien un zèbre, je ne suis pas seule ni bizarre et qu’il y a des tas de jolis mots pour expliquer tout ce qui se passe dans ma tête et mon corps.
Merci pour ces mots et ces dessins si subtils et vrais
Merci pour ce témoignage 🙂
Bonjour suite à la découverte du HP de mon fils , je me suis beaucoup questionner sur moi…..après moultes aller/retour , grosses remises en question….j ai finis par passer le fameux test, il m a fallu trois ans quand mm. Conclusion pas de HP , mais j ai compris comment je fonctionnais et c est top et surtout que j étais hautement sensible comme 20 a 30 pour cent de la population . Une belle découverte qui me permet d être beaucoup plus apaisée avec mes ressentis . Bravo pour votre travail , je m en sers pour mes patients, je suis psychomot
Merci beaucoup 🙂 Comprendre comment on fonctionne pour être plus apaisé c’est l’objectif 🙂
Chère Chloé,
Cela fait plusieurs semaines que je navigue sur ton blog, que j’y trouve beaucoup de réconfort et de joie, et j’ose enfin te remercier en me cachant derrière un pseudonyme.
Je laisse un commentaire sous cette publication parce que c’est la dernière et que je viens de la lire, mais si j’avais à choisir le texte qui me parle le plus, cela aurait été immanquablement celui sur le besoin vital de sens.
J’ai en effet découvert ton blog pour faire comprendre à une jeune femme indienne de mon âge post-doctorante en mathématiques, qui est arrivée en France il y a huit ans lorsqu’elle a intégré Polytechnique, qu’elle était aussi concernée (même si elle n’arrive pas à se considérer ainsi, elle souffre terriblement du « syndrome de l’imposteur »…)… et l’on s’est rencontrées en hôpital psychiatrique pour crise suicidaire en ce qui me concerne, et tentative de suicide dans son cas (mais j’ai quelques tentatives de suicides à mon actif également ), tout cela sur fond dépressif.
Aussi, même si le sujet est délicat et qu’il te sera sûrement difficile à aborder tant du point de vue du contenu en lui-même que du manque d’information et d’études en la matière, j’aurais aimé savoir si tu envisageais d’investiguer sur les liens possibles entre HP (haut potentiel) et HP (hôpital psychiatrique) – tu l’auras compris, je n’aime pas l’appellation « haut potentiel », bien que ce soit celle qui me semble la plus juste, parce qu’on a trop tendance à l’abréger en HP (qui est d’abord l’abréviation d’ « hôpital psychiatrique »), et que pour y avoir été longtemps et à plusieurs reprises, sans certitude de ne pas devoir y remettre les pieds un jour, cela me rappelle beaucoup de mauvais souvenirs…
Pour tout arranger, je suis sortie de mes pérégrinations de services de psychiatrie en services de psychiatrie avec l’hypothèse diagnostique d’autisme dit Asperger (appellation qui a été abandonnée d’une part parce qu’Asperger a collaboré avec les nazis et que des autistes en sont morts, d’autre part, me semble-t-il, parce que l’on se rend compte que tout est bien plus complexe qu’on l’avait d’abord cru ; on préfère donc désormais parler de troubles du spectre autistique au sens large)… J’ai vu que tu avais fait le portrait d’une jeune femme à haut potentiel avec des traits autistiques, mais j’aurais aimé savoir si là encore (bien que ce soit périlleux, le haut potentiel et l’autisme commencent tout juste à être sérieusement étudiés), tu accepterais d’investiguer et d’écrire sur les hauts potentiels avec autisme ou les autistes à haut potentiel, deux fonctionnements neuro-atypiques dont la « combinaison » ne serait pas si rare que cela…
Encore un grand merci pour ton travail, et au plaisir de te lire, je reste aux aguets dans l’attente de chaque nouvelle publication !
Merci beaucoup Eulalie 🙂 La psychiatrie est un sujet que je trouve passionnant, mais je ne saurais pas encore comment investiguer ces liens si lien il y a. Mais j’essaierai de trouver des personnes pour me raconter leur vécu à elles, mêlant HPI, autisme et hôpital psychiatrique!
Bonjour Chloé,
J’ai tout récemment découvert une chaîne YouTube, « Les femmes autistes racontent », et l’avant-dernier podcast, que je viens de finir d’écouter, s’intitule justement « Le TSA et le HPI » (TSA = Troubles du Spectre Autistique) : sur les quatre personnes qui témoignent, deux ont fait l’expérience de l’hôpital psychiatrique…
Par ailleurs, dans les deux premiers posdcasts (le premier concerne le diagnostic et le deuxième la vie professionnelle) de la chaîne (je n’ai écouté que ces trois-là pour l’instant), sur les cinq qui témoignent, trois sont également à haut potentiel…
Il me semble évident à présent qu’il y a des liens certains entre ce deux types de fonctionnement, et si tu souhaites trouver des personnes pour témoigner, ou des pistes bibliographiques, afin d’écrire un jour sur le sujet, n’hésite pas à les solliciter, je pense qu’elles le feront avec plaisir.
Par ailleurs, j’ai été animatrice il y a quelques années dans une colonie de vacances pour « enfants et adolescents intellectuellement précoces », et il y avait parmi eux un garçon schizophrène (qui a évidemment connu l’hôpital psy…), une fille qui faisait des phobies scolaires, et des dépressifs – ou plus exactement des dépressives… – en pagaille (avec traitement anti-dépresseur et/ou anxiolytiques)…
Et un garçon qui aurait dû venir lors du deuxième séjour de vacances a fait une tentative de suicide pendant le premier séjour. Nous en avons été informés par la famille, et la directrice a décidé de ne pas le faire participer au deuxième séjour compte tenu de la gravité de la situation (encadrer une telle colonie de vacances, c’était particulièrement éprouvant… !)
De plus, mon ex-copain, qui est à haut potentiel, a aussi connu l’hôpital psychiatrique (officiellement pour dépression, mais il était non seulement sous anti-dépresseurs, mais aussi anti-psychotiques et neuroleptiques…), et a depuis été diagnostiqué schizophrène également.
À mon sens, il y a donc des liens certains entre le haut potentiel et la vulnérabilité psychique… Reste à savoir de quelles natures ils sont, mais les psychiatres eux-mêmes seraient certainement bien embêtés pour le dire, au vu de la complexité de la question !
Bonjour Eulalie
Je viens d’écrire juste dessous pour la même chose! J’ai l’impression de rien trouver sur la combinaison HP et autisme. Mon fils est diagnostiqué autiste et pourtant quand je lis sur l’autisme même s’il n’y a aucun doute je reconnais en Luis des traits HP or il a « échoué » au test WAIS et donc ça s’est arrêté la…ce serait vraiment intéressant de plus en savoir!
Bonjour, une bloggeuse HP et autiste a écrit qlq billets sur ce fonctionnement neurologique particulier, ainsi qu un livre oú elle raconte comment il se manifeste et comment elle en est venue à ce double diagnostic. Son blog s appelle « L antre de la chouette » (et a pour thème principal le mbti) et son livre « autiste martiale » (en auto édition sur amazon). Elle a également fait une série de podcast en collaboration avec Psychopersonnalite sur YT, oú elle évoque là aussi son tsa et son hpi. J’espère que ces ressources pourront vous intéresser, si vous ne connaissez pas déjà cette blogueuse.
Mille mercis LIP, je vous suis très reconnaissante je vais aller regarder tout ça de ce pas!
Merci Lip pour l’information, je n’en ai pas encore eu le temps, mais j’irai faire un tour dans « l’antre de la chouette », à l’occasion !
Liv, j’ai lu vos deux commentaires sur votre questionnement quant aux liens entre autisme et haut potentiel en ce qui concerne votre fils, et j’ai envie de vous répondre d’emblée : le plus important, c’est que le diagnostic de l’autisme ait été posé, car c’est considéré comme un handicap. Votre fils pourra ainsi bénéficier de l’accompagnement et des aides auxquels il a droit. Et en plus, le diagnostic a été posé tôt (la France est tellement à la traîne sur la question que vous pouvez considérer que vous avez vraiment de la chance ! Une de mes très bonne amie a un fils de six ans qui est vraisemblablement autiste – il en a quasiment tous les symptômes : hyper-sensibilité émotionnelle et sensorielle (particulièrement aux textures des aliments), écholalie, balancements d’avant en arrière… et le diagnostic n’a pas été posé, alors que mon amie est convaincu qu’il est probablement autiste (et moi aussi, j’en suis convaincue avec elle, je n’ai même aucun doute) : la pédopsychiatre a simplement dit que c’était un enfant « difficile », mais « normal »… Et c’est très dur à gérer au quotidien, mon amie est épuisée…) : plus tôt le diagnostic est posé, plus il sera « facile » de pallier les difficultés actuelles et à venir.
En revanche, le haut potentiel ne constitue pas un handicap (d’où mon agacement quand je lis ou entends parler de « diagnostic » de haut potentiel, comme s’il s’agissait d’une maladie !), c’est même normalement un atout-quand du moins on a pu grandir dans un environnement qui nous a permis de nous développer de manière harmonieuse, ce qui n’est malheureusement pas mon cas, et je ne suis malheureusement pas un cas isolé…
Donc si votre fils est aussi à haut potentiel, qu’il soit catégorisé ou non ainsi (et il y a peu de chance qu’il le soit, je vous invite à lire, si ce n’est déjà fait, les témoignages de Josef Schovanec, qui n’a su parler qu’à 6 ans mais savais lire et écrire à l’ordinateur à 2 ans : comment peut-on évaluer le QI d’une telle personne avec des tests qui ne sont pas adaptés ?interroge-t-il à très juste titre !) eh bien, tant mieux, cela l’aidera à compenser les difficultés liées aux troubles du spectre autistique 😉
Désolée pour les fautes d’accords, j’écris depuis mon téléphone et il n’est pas facile de me relire correctement :
*mon amie est convaincue
*Josef Schovanec savait
Pour moi, le test ne m’a pas aidé ( J’ai passé le test il y a plusieurs années avant que le sujet soit si populaire. ) Les résultats étaient trop hétérogènes donc sans conclusion chiffrée. Ceci dit, un autre résultat au test ne m’aurait probablement pas plus avancée. Je suis toujours en recherche de savoir qui je suis et quel est le but de/dans ma vie. Mais depuis que le sujet de la douance/hpi/zèbre est « à la mode », je re-doute un peu plus sur moi. Pour l’instant, je suis mal dans ma peau avec des hauts et des bas.
Merci Chloé pour les petits rayons de soleil à travers tes articles
Je te souhaite bon courage et j’espère que tu réussiras à avoir des informations concrètes sur ton fonctionnement et tes besoins pour avancer!
J’ai passé le test mais avec un autre objectif en tête que celui de savoir si j’étais HPI… donc cela m’a aidée à appréhender les résultats : trop hétérogènes pour calculer le QI et des difficultés dans certains domaines compensées par un bon niveau. Ainsi même s’il y a forcément un peu de déception quand on s’est reconnu dans un fonctionnement HPI car cela expliquait cette sensation de décalage, elle est expliquée autrement, c’est venu confirmer mon auto-diagnostic sur autre chose. Au final je ne regrette pas d’avoir passé le test : j’ai maintenant une bonne direction pour creuser, je suis simplement rassurée sur mon niveau pas si mal non plus et sur le fait que je me connais plutôt bien finalement! On a raison aussi de se faire confiance sur un ressenti de décalage, la difficulté est juste d’arriver à distinguer son ressenti de l’identification de l’effet Barnum. Courage à tous ceux et toutes celles qui sautent le pas.
Merci pour ce témoignage 🙂 🙂
Bonjour Mei,
Je me reconnais dans votre témoignage. J’ai passé le test suite à la conviction de ma psychiatre que je l’étais J’ai eu le plaisir de lui montrer qu’elle s’était trompée et que j’avais donc raison (faible niveau pour le subtest Cub, alors que les HPIs performent dans ce domaine, peu importe leur état émotionnel au moment du test).
Le feedback du test m’a également permis de confirmer mes intuitions : on me disait que j’avais des facilités ds certains domaines mais j’éprouvais également de grandes difficultés dans d’autres, bien plus que la normale, ce qui contribuait à me dévaloriser.
La restitution du test m’a enfin et surtt permis de ressentir le plaisir né du soulagement de pouvoir poser des mots concrets sur mes difficultés et de détenir des axes de travail plus clairs pour avancer dans les méandres de la psyché !! Et ça, ça donne de l’espoir pour ne plus rester bloquer…
J’avais passé deux tests dans mon enfance qui m’avait catégorisés comme HPI parce que un inspecteur de l’académie refusait à mes parents le saut de la classe de CP. Le pedo psychiatre qui me suivait à l’époque insistait pourtant que c’était nécessaire. Aujourd’hui je pense que d’avoir sauté cette classe m’a aidée, mais je garde de cette année là un profond traumatisme et j’ai refusé pendant longtemps de parler ou de « croire » tout ce qui avait rapport au HP. Ce n’est que récemment en commençant une psychanalyse que nous sommes revenus sur ce sujet et cette période de mon enfance. Après des mois d’hésitations, je décide de repasser le test parce que au fond de moi j’ai envie de renouer avec l’enfant que j’étais et de mieux comprendre qui je suis. Je n’en parle à personne, pour ne pas me mettre de « pression ». Le jour arrive et au premier sub-test, je fais une telle crise de panique qu’on est obligé de s’arrêter pour que je me calme. Les autres sub-test se passent de façon inégale. En terminant le test, je me sens d’abord soulagée, puis en colère contre moi-même d’avoir succombée à la panique et enfin déçue parce que je me dis que ce test allait forcément me donner des résultats infirmant mon HP. Je reçois les résultats un mois plus tard. Confirmation de mon HP. Je ne m’y attends pas du tout, inconsciemment je m’étais préparée à de très mauvais « résultats ». La psychologue est très rassurante. Gros vide pendant deux semaines après, je me dis à quoi bon: et maintenant ? C’était en juillet. Je n’ai toujours pas répondu à ces questions, mais je commence à faire la paix avec ce sujet et surtout avec l’enfant que j’étais.
Bonjour J.W,
Votre message date un peu, mais j’aimerais avoir de vos nouvelles : comment avez-vous « avancé » depuis juillet avec les résultats de ce test ? Avez-vous « renoué avec l’enfant que vous étiez » ? Cette formule me parle énormément 🙂
Au plaisir de vous lire
Sayna
L’école a fait passé un test de QI à mon fils de 5 ans a l’époque car il présentait des signes typique d’enfant HP, 5 heures de tests pour des résultats en dents de scie avec une moyenne autour de 100 (mais certains tests montaient à 130 d’autre à 70 car il ne les avait pas fait il comprenait pas ce qu’on lui demandait). Ces résultats nous ont poussé à chercher plus loin et lui trouver de l’autisme. Je suis très soulagée que «l’effet de mode » nous ai poussé à voir plus loin et de le soumettre à un vrai diagnostique pluridisciplinaire qui a permis de trouver ce qui clochait. La psychiatre refuse de chercher si il y a un HPI avec l’autisme car elle trouve que la source de ses problèmes est bien l’autisme. Mais je me pose du coup toujours la question si il n’est pas tout de même HPI et autiste (car l’autisme peut affecter les résultats) mais se retrouver dans le même tourbillon de tests et rdv chez la psy….on a plus le courage!
Bonjour Chloé,
Mais alors je suis quoi ?
Cette question … Elle me terrasse… se retrouver encore une fois sans réponse
Ça fait 45 ans que je me traîne quelque chose qui est tantôt une tare , tantot un avantage, tantôt… Un truc…
A priori, je suis sur un chemin, je suis suivi par un psychologue et bientôt par un psychiatre. À priori, j aurais des tests en octobre… Je mets « à priori », car tout cela a été reporté un certains nombre de fois.
Je sais bien que la colère que je ressens est en grande partie du à mon inaction, que j ai attendu de prendre une gamelle phénoménale pour m y mettre sérieusement, alors cette réponse : C pas ça… Elle me terrifie.
Pourtant, il y a des lumières, des échos, le dernier en date : j ai commencé la lecture de rayures et ratures et ça fait du bien, ce n est pas tant les témoignages (qui sont intéressants), mais surtout les deconstructions de certaines croyances qui sont faites avec une telle bienveillance que cela me donne de l espoir, celui d accepter d être mit dans une case (s/g :)).
Bonjour
Cette semaine j’ai regardé un programme sur France 2 où on écoutait les récit des personnes ayant été détectées HPI, étant jeunes ou plus tard.
J’ai tellement vu ma vie défiler dans tous ces récits que je n’y revenais pas.
Petit fille hypersensible, adolescente mal dans sa peau, adulte de plus en plus solitaire.
Mais toujours intéressée à tout et avec une sorte de soif d’apprendre, toujours apprendre, comprendre, faire, penser.
J’ai fait et continue à faire tout ce qui me permet d’avancer et approfondir mon intellect: ingénieur en informatique, poésie et nouvelles (éditée), cinéma expérimental (7 films) avec une maîtrise en Sorbonne, aquarelliste et dessinatrice, restauration d’une voiture, bientôt restauration d’un tableau…toujours ce besoin d’apprendre, comprendre et savoir faire. Passionnée d’art, de philosophie, et de tous sujet qui demande réflexion, pensée et sensibilité.
A première vue on pourrait penser qu’avec autant d’atouts et activités de toutes sortes, je devrais avoir une vie sociale intéressante, connaitre plein de monde, avoir des ami(e)s. Et ben non, mon relationnel est tellement catastrophique que je m’isole de plus en plus. En ce moment à part mes psy je ne vois personne. Je me sens toujours en décalage, je trouve l’être humain souvent médiocre, faux, mensonger et sans gout de la justesse. J’avoue ne plus supporter tout cela.
Ce programme de télévision et des lectures que je fais sur le net depuis quelques jours me permettent de comprendre que peut-être je suis aussi dans ce cas. Je suis sûre de ne pas avoir été un enfant surdouée, j’étais bonne à l’école et fait des études d’ingénieur avec quand-même difficulté, mais il est clair que je suis hypersensible et que bien souvent je résous des problèmes, même en informatique, plus avec une énorme intuition qu’avec une grande intelligence.
Ce que je sens depuis toujours c’est que cette hypersensibilité a rendu ma vie affective très difficile et complexe. Et plus ça avance plus je n’y crois pas aux relations humaines: tout me semble médiocre, sans profondeur, sans sincérité et n’avoir aucun sens (pourtant j’aime énormément l’humour…. mais un peu à la Cioran peut-être?)
Pour la première fois depuis quelques jours je me dis que peut-être il y a une explication à comment s’est déroulée ma vie. Car depuis des années je me pose la question: mais qu’est-ce qui m’arrive?!
Voilà ce que je voulais partager ce soir
Merci beaucoup pour ce témoignage 🙂 Je crois qu’on est nombreux à s’être dit un jour « mais qu’est-ce qui m’arrive », bienvenue parmi nous:)
Je vous souhaite une belle découverte de toutes ces nouvelles notions !
Zèbrement,
Chloé
J’ai oublié d’ajouter quelque chose de très présent en moi et que j’ai pas mal entendu/lu cette semaine: la lucidité.
J’en ai beaucoup, souvent je me demande comment est-ce possible que telle ou telle personne ne voit pas ça!
La lucidité est une arme à double tranchant, car si bien elle est nécessaire pour comprendre, elle peut être un frein aux relations humaines.
Tout voir, tout comprendre, combien ça pourrait être passionnant et pourtant quel désastre!
Bonjour Nora,
Vos propos me parlent beaucoup. Je suis très sensible à tout ce que vous décrivez car je pourrais presque écrire la même chose. Et je suis aussi épatée par votre polyvalence 🙂
Qu’en disent les psy avec lesquels vous avez « travaillé » ? J’ai eu quelques séances avec une psy mais je n’ai pas été convaincue, je n’ai pas compris sa méthode ou le chemin qu’elle voulait prendre avec moi. J’y suis allée pour un énorme problème de confiance en / d’estime de moi, des difficultés relationnelles « invisibles » (je suis très sociable de prime abord, mais fondamentalement j’ai beaucoup de mal en amitié et en amour, ce qui semble totalement incohérent), de tristesse diffuse ou non « aigüe », de sentiment d’être très seule. Je n’avais jamais pensé au HPI. Et finalement avec la psy j’ai juste eu l’impression de raconter ma vie, mon enfance, de soulever effectivement des points / questions, mais sans recevoir d’analyse ou d’idées de pistes à creuser, de la part de la psy. J’ai eu le sentiment de perdre mon temps, et le pire c’est que je n’osais pas lui dire que je voulais arrêter car dans le fond elle était sympa et je ne voulais pas la peiner… Ridicule je sais !! Aujourd’hui je creuse le sujet HPI car la problématique a été soulevée pour ma fille. Et je vais de découvertes en étonnement.
Bref, vous voudriez bien partager avec moi ce que vous apporte votre psy ? Vous arrivez à vous comprendre, à avancer ?
J’aimerais beaucoup échanger avec vous 🙂
Merci
Sayna
Mon commentaire a été effacé….
Il est bien là, seulement il y a un petit délai car je reçois beaucoup de spams alors je valide les commentaires manuellement 🙂
Bonjour Chloé,
Savez-vous s’il existe un test qui dose le potentiel émotionnel plutôt que le quotient intellectuel ?
Je m’interroge depuis plus d’un an à présent sur le fait de tout ressentir me semble-t-il de façon exponentielle, d’avoir besoin de mettre mes émotions quotidiennement sur le papier depuis des années car à cet endroit elles existent exactement comme elles sont ressenties, de m’attacher aux détails (ce que je traduis à travers la photo et la peinture), d’être hypersensible aux bruits qui me dérangent et d’avoir besoin de silence mais aussi hypersensible aux sons comme les arrangements musicaux, les arrangements vocaux, aux harmoniques, d’avoir une pensée poupées gigognes (une idée en entraine une autre qui en entraine une autre et ainsi de suite avec un besoin permanent d’apprendre et de découvrir), d’être très réceptive au langage non verbal dans les relations aux autres (les fameux détails) et en regard de cette hyper perception des sens, la sensation de ne pas pouvoir la communiquer autrement que par l’art, d’être décalée, avec d’autres codes, de ne pas vraiment pouvoir vraiment entrer en résonance avec l’autre. Je suis facilement dans une position d’écoute et d’empathie par rapport à l’autre mais j’avoue que j’ai mis une limite depuis quelque temps à cette façon d’être pour me ressourcer.
J’ai lu récemment le livre de Maurice Barthélémy « Fort comme un hypersensible » dans lequel j’ai trouvé des points de similitudes.
Voilà, de façon globale, d’où part ma question.
Merci d’avance,
Céline
Bonjour Céline ! La notion de potentiel émotionnel ne fait pas consensus, donc il n’y a pas de « test » officiel. Pour l’hypersensibilité non plus, mais vous pouvez regarder les tests de l’observatoire de la sensibilité qui se basent sur les travaux d’Elaine Aaron, et même si ça ne fait pas consensus, je trouve ça très intéressant et ça peut vous aider 🙂
https://lasensibilite.com/
Bonjour, personnellement j’ai passé les tests avec ma neuropsy cette année et elle m’a reconnue hpi (avec environ 133 de qi) pourtant je ne peux pas m’empêcher de penser qu’elle a peut être noté trop gentiment. Qu’elle m’a accordé des points pour certaines de mes réponses et qu’elles n’auraient pas dû être comptabilisées… Qu’au final je ne devrais pas être considérée comme hpi.
J’ai constamment l’impression de me mentir et d’utiliser la notion d’hpi pour avoir l’impression d’appartenir à « un groupe » et parce que ça a répondu à beaucoup de mes questions sur moi même parce que je crois à tort pouvoir m’y identifier… Je sais que j’ai tort de penser ça mais en même temps ça reste une éventualité… c’est insupportable…
Merci pour ce témoignage ! Je ne pense pas qu’une neuropsy « note gentiment » 🙂 Mais je comprends tout à fait cette sensation d’imposture, passer le test ne suffit pas toujours à l’apaiser. Et je trouve ça super intéressant que ce soit lié au besoin d’appartenance. J’espère que vous trouverez de l’aide auprès des professionnels pour apprivoiser votre fonctionnement à vous 🙂
Bonjour à tous. J’ai eu récemment le résultat du test Wais et même si je me reconnaissais parfaitement dans pas mal de caractéristiques du HPI, raté je ne le suis pas ! J’avais déjà très peu confiance en moi et là ça en a remis une bonne couche. Hum sympa ! J’ai bien conscience que c’est stupide car le résultat n’est pas cata quand même mais moi qui souffrait déjà d’un sentiment d’illégitimité, mon mental s’en donne à coeur joie. Ggggrrrr !!! Je pense … euh je suis sûre même … qu’au fond de moi j’avais envie de prouver aux autres que je n’étais pas si nulle que ça. Blablabla blablabla au final tout ça n’est-il pas qu’un chiffre melangé à un p***** d’égo ??? Bien sûr je parle pour moi 😉
J’ai peur pareil car mardi je passe ce test, j’ai vraiment peur…merci pour ce blog il y a plein de réponses et j’ai compris beaucoup de choses MERCI !!!!!
Je vous en prie, j’espère que le test vous apportera de nombreuses connaissances sur vous 🙂
Bonsoir,
Vous n’avez pas mentionné dans votre article, le fait qu’on peut obtenir un résultat non HP et pourtant l’être (surtout lorsqu’on a des troubles comme l’autisme, le TDAH, les dys). C’est mon cas : j’ai été testée deux fois quand j’étais enfant et j’ai obtenu un résultat homogène avec QI total supérieur à 130. A l’âge adulte j’ai obtenu 128 en verbal (pic à 18 en similitudes) et 94 en indice de raisonnement perceptif (pic à 14 en matrices), 100 en indice de mémoire de travail et 84 en vitesse de traitement de l’information. Ce résultat ne va pas vraiment dans le sens d’un haut potentiel, le problème étant que que j’ai de l’autisme, un TDAH, une dyspraxie et j’ai subi beaucoup de harcèlement scolaire. Je suis pourtant toujours HP car j’ai été testée enfant, à moins qu’on puisse ne plus l’être ?
Bonjour Léa,
On en parle dans un autre article, celui sur les tests 🙂
On ne peut pas « ne plus l’être » comme vous dites. Vous l’êtes toujours, le chiffre de QI seul (ou les différents indices) n’est pas significatif, c’est l’analyse globale faite par le professionnel (différents indices + le contexte avec notamment les troubles comme l’autisme le TDAH ou même une anxiété temporaire lors du passage du test) qui permettra de dire s’il y a HPI ou non. Vous êtes bien toujours HPI !
Il y a également les hauts potentiels émotionnels dont peut de psychologues parlent. C’est dommage… Il n’y a pas que le haut potentiel intellectuel. Les deux sont très proches mais pour le haut potentiel émotionnel tout est plus intuitif et émotionnel. Moins intellectuel donc pas les mêmes tests réalisés. 🙂
Bonjour ! Nous parlons justement de la notion de haut potentiel ici : https://www.rayuresetratures.fr/le-haut-potentiel-emotionnel/
Bonjour.
J’ai passé un test de QI dernièrement. Énorme stress pour moi à 34 ans. J’ai appris de ma psychiatre et mon psychologue à 32 ans que j’avais probablement un fonctionnement HP. Je n’y croyais pas. Je passe le test avec la boule au ventre. Résultat, QI verbal a 131 mais QI global à 116. Je tombe de haut. J’avais l’impression d’avoir enfin mis des mots sur ma différence mais non. Je ne sais pas si l’angoisse a joué, mon état de santé actuel ou si c’est juste que je ne suis effectivement pas du tout HP mais décalée au niveau du langage et de l’hypersensibilité qui n’est pas cotée dans le test. Bref, j’ai l’impression que ça ne m’a pas aidé pour l’instant. Je me pose encore plus de questions. À suivre.