Il y a quelques jours, je vous ai demandé sur les réseaux quels étaient vos pires cauchemars. Vous m’avez répondu avec beaucoup de détails, plus ou moins glauques. J’ai lu toutes vos réponses à la fin de ma journée. Quelle merveilleuse idée, n’est-ce pas ? J’ai passé une très bonne nuit hahaha.
Histoire de ne pas garder ces beaux récits que pour moi, je vous convie à une petite fête d’Halloween. Mettez vos plus beaux costumes, je vous attends dans la pièce d’à côté.
Certains cauchemars ont été largement partagés parmi les lecteur.ices. D’autres sont plus inédits. Je vous en parlerai en fin d’article. Commençons par une petite activité autour des cauchemars récurrents des lecteurs de Rayures et Ratures.
Et si on plongeait nos mains dans ces boîtes à cauchemars ?
Le cauchemar de l’incompréhension
Dans cette boîte, je sens… un enchevêtrement complexe de fils, tous emmêlés les uns dans les autres.
Un cauchemar qui revient souvent parmi les personnes interrogées, qu’elles soient HPI ou non, c’est de ne pas être compris.es. Parler une langue que personne d’autre ne semble parler. Continuer à parler, mais voir dans le regard de l’autre de plus en plus d’incompréhension. Insister. Puis, peut-être abandonner. Et recommencer plus tard. Qui n’a jamais eu cette peur ?
Et si ces fils emmêlés étaient en fait une nouvelle forme d’art abstrait, créé par notre esprit ? Une nouvelle langue, que l’on peut enseigner aux autres. Prenons le temps d’expliquer, de détailler, même si ça semble parfois perdu d’avance. Et surtout, n’ayons pas peur de rire des quiproquos.
Le cauchemar de la stagnation intellectuelle
Dans cette boîte, je sens… une petite roue de hamster ! Je la connais, elle tourne souvent dans ma tête. Mais là, elle tourne, elle tourne, elle tourne… dans le vide. Elle le mène nulle part. Et le hamster ? Où est le hamster ?
Ce cauchemar, c’est la routine, la répétition, le sentiment de stagner dans un monde qui ne tourne pas assez vite pour notre esprit effervescent. J’ai d’ailleurs publié un article sur la routine, alliée ou ennemie du HPI.
Et si on transformait cette roue en carrousel ? Cela ne demande qu’un peu d’imagination. Cette peur de stagner, c’est peut-être le besoin de découvrir de nouvelles activités. De sortir un peu de notre zone de confort pour l’élargir.
Le cauchemar du vide existentiel
Dans cette boîte je sens… des morceaux de puzzle. Ils ont l’air tous différents. Mais où est l’image finale ? Comment je peux assembler, sans image pour me guider ?
Ce cauchemar qui est vraiment beaucoup revenu chez mes lecteurs, c’est le vide existentiel. Le questionnement incessant sur le sens de la vie, l’univers et tout le reste. « Et si tout cela n’avait pas de sens ? »
On assemble. Mais on assemble quoi ?
Le cauchemar de la pression, des attentes
Dans cette boîte je sens… Un ballon. Il a l’air gonflé à bloc, prêt à exploser au moindre contact.
Ouhla. Vite.
Il faut que je retire mon doiCLACPAF!
Ce cauchemar, c’est celui de ne pas être à la hauteur. La peur constante de décevoir les autres et soi-même. Celle de rater, d’échouer. Elle peut être liée au perfectionnisme, à la peur de l’échec, ou parfois à la pression qu’on se met quand on sait qu’on a “un haut potentiel”, ou à la pression que l’entourage ou la société nous met. Surtout quand on ne sait pas très bien ce que ça veut dire “être HPI”
Je vous propose autre chose. Ce ballon, on le sort de la boîte, on lui dessine un petit sourire, et on l’emmène à la fête de l’échec !
Ensemble, on peut apprendre à lâcher ce ballon. Accepter l’échec comme une partie intégrante du chemin vers le succès. Lâcher prise (oui je sais, c’est facile à dire).
Le cauchemar du potentiel non réalisé
Dans cette boîte, je sens… des petits morceaux de papier. Oh, je sais ! Ce sont des tous les projets que j’aurais pu faire, tous les rêves et passions jamais poursuivis. Tout ce que j’aurais pu réaliser…
Ce cauchemar, c’est celui de passer à côté de sa vie. De ne jamais avoir le temps ou les ressources pour réaliser ses rêves, ou pour suivre tous ses centres d’intérêts (qui peuvent être très très nombreux et varier). Ca peut représenter aussi tous les projets abandonnés sur le côté pendant qu’on préférait en commencer d’autres qui finiront peut-être de la même manière.
C’est exactement ce que je suis en train de faire d’ailleurs.
Mais pour cette boîte à cauchemar, j’ai quelque chose à vous proposer. Pour chaque petit morceau de papier, essayez de mettre un billet dans une autre boîte intitulée « Tout ce que j’ai déjà fait ».
Si vous avez du mal à remplir cette deuxième boîte, demandez à vos amis, votre famille ou vos collègues de vous aider. Vous serez peut-être surpris de voir combien vous avez déjà accompli et combien vos réalisations sont valorisées par les autres 🙂
Encore plus de cauchemars
Dans les boîtes à cauchemar, vous avez pu toucher aux cauchemars les plus partagés par les lecteurs. Mais il y en a plein d’autres ! En vrac, voici ceux qui m’ont fait réfléchir (parce qu’ils ont beaucoup de sens cachés quand même) et… empêché de dormir :
- Rester coincée au même endroit toute ma vie
- Mourir debout
- Être seule sur Terre
- Perdre la vue
- Mourir enterrée vivante
- La réalité : un monde en guerre où les besoins primaires sont aux mains de quelques uns
- Tomber et ça ne s’arrête pas, je n’arrive à m’accrocher à rien, je tombe et je me réveille (j’en ai eu le vertige rien qu’en le lisant !)
- Un papillon de nuit qui rentre dans mon oreille
- Être coincé dans mon corps sans possibilité de communication
- Se retrouver dans l’eau au milieu de l’océan.
- Être dans une pièce sans issue.
- Que la gravité se renverse soudainement et qu’on vive à l’envers
L’aventure touche à sa fin.
J’espère que vous avez apprécié cette exploration au cœur de vos peurs et que vous avez un autre regard sur elles désormais.
N’hésitez pas à partager vos propres cauchemars/peurs en commentaire afin que l’on continue de s’amuser et frissonner ensemble.
J’ai choisi un dernier cauchemar pour clore cet article. Formulé de différentes façons par différents lecteurs.
La peur que tout le monde se ressemble. Et la peur d’un monde uniforme et sans couleur.
D’un point de vue très terre à terre, c’est la peur que tout le monde ait le même visage. Imaginez un monde où on ne peut distinguer l’un de l’autre. Et si on creuse un peu, c’est la crainte de perdre notre unicité et la richesse de la diversité. Je ne saurais pas vous rassurer, l’idée d’un monde uniforme me fait trembler.
Mais je peux vous garantir que je continuerai à valoriser la diversité et la singularité à travers mon blog, mes livres, et mes illustrations 🙂
Je vous dis à très bientôt pour une série sur le résultat hétérogène au test de QI, ce qui, en soi, est le cauchemar de certains !
Si cet article vous a plu, si vous appréciez la lecture sans encart publicitaire ou affiliations sur le blog, ou si vous aimez tout simplement mon travail, n’hésitez pas à le soutenir en partageant les articles, les illustrations sur les réseaux, en parlant des livres, ou en commandant des petites choses sur la boutique ! Ça m’aide énormément, et j’y ai ajouté de jolies petites cartes et même des affiches à télécharger pour décorer vos cabinets de thérapie, pour servir de support pédagogique, ou pour faire passer des petits messages à vos proches ou collègues tout en douceur !
2 Comments
Hello! Merci pour cet article sur les cauchemars! Dingue de se rendre compte qu’on les partage avec d’autres! Un de mes « favoris »: le vide existentiel, l’absence de sens. Et là, une petite déception: pas de proposition! Qu’est ce qu’on fait de ce mega puzzle?
Personne n’a une petite idée?
Je n’ai pas de proposition car j’ai le même cauchemar 😉 Mais je suis preneuse de toute idée également 🙂