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Autour du Haut Potentiel

Aaaah la routine quand on est à haut potentiel…

25 août 2023

Routine et haut potentiel : je t’aime je te hais ?

À l’approche de la rentrée, certains d’entre nous se réjouissent à l’idée de retrouver un cadre structuré, tandis que d’autres se crispent à la simple pensée de cette routine répétitive. Ce sont souvent ces deux réactions opposées qu’on observe quand on parle de routine !

Réaction face à la routine

La Routine comme Refuge

Moi, j’ai besoin de mes petites habitudes du quotidien, comme me lever avant tout le monde et lire dans un silence complet. Regarder un film toute seule le dimanche soir. Ou apprendre une chose chaque semaine (cette semaine, j’ai appris à faire mes propres cornichons, verdict après macération, oui parce qu’on peut apprendre mais rater, ça arrive. Pour ça, je vous redirige vers l’article sur la peur de l’échec). Je m’égare, pardon.

Ces petits rituels me permettent de calmer le mouvement de mon esprit qui s’agite souvent. Je ne sais pas très bien comment expliquer cette sensation. La routine est comme une bouée dans un torrent de pensées. Elle me permet de flotter un peu, avant de me laisser emporter. À différents moments de la journée, elle me permet de reprendre mon souffle aussi. Dans un monde où tout va vite, où tout est bruyant, la routine m’offre quelque chose de prévisible, de rassurant. C’est un îlot de prévisibilité.

routine repose

Quand on parle des personnes à haut potentiel, zèbres, bref ces individus qui « pensent trop », on pense directement au tourbillon, à la vitesse. On les imagine incapables de se poser.

routine et surdoués

On sous-estime peut-être à quel point un cadre stable peut être salvateur. Dans une routine, on trouve un rythme, une cadence qui permet d’apaiser un esprit en perpétuelle effervescence. Elle agit comme une ancre, offrant une constance face au tumulte intérieur.

Pourtant, il y a quelques années, le simple mot “routine” m’aurait fait tressaillir. Et je sais que nombreux sont mes lecteurs qui partagent ce sentiment…

La Routine comme Carcan

Oui, car la routine, c’est aussi l’ennui profond. Un obstacle à l’expression de son plein potentiel. Pour les personnes surdouées (entre autres), la routine est souvent redoutée car elle évoque la monotonie, l’ennui, voire un sentiment d’asphyxie. Elles la perçoivent comme une série d’actions répétitives, dénuées de sens, qui les retiennent d’explorer de nouveaux horizons.

la routine empêche d'exprimer son potentiel

Elle est souvent associée au travail, et aux tâches répétitives que l’on y fait. 

Un jour, l’ennui provoqué par mon travail de bureau routinier m’a d’ailleurs fait écrire un article sur « trouver sa voie professionnelle quand tout nous ennuie », lu chaque jour depuis des années par des employés ennuyés… au bureau 🙂

Les personnes à haut potentiel se sentent souvent piégées, font tout pour que chaque jour ne ressemble pas au précédent. Dans leur quête de stimulation et de nouveauté (qui leur est si chère), elles fuient cette routine qui semble réduire le monde à une série d’actions prévisibles. Cette fuite constante, cette soif d’inédit, est parfois aussi, je crois, une quête d’identité. 

La routine, c’est le banal, le commun. Et dans un monde qui nous appelle à nous conformer, qui pointe du doigt la différence, fuir la routine, c’est rechercher sa propre unicité.

Naviguer entre ces Deux Pôles

Alors, comment parvenir à équilibrer ce besoin d’exploration avec le désir de sécurité que nous offre la routine ? La caractéristique première des personnes surdouées, c’est, pour moi, la curiosité. Je vous en parlerai davantage dans un futur article. Mais ces personnes étant humaines avant tout (eh oui!), elles ont aussi un besoin de sécurité à satisfaire. Et ce n’est pas incompatible. On peut être guidé par une curiosité insatiable et avoir besoin de repères. 

routine reposante vs routine qui ennuie

Pour combiner curiosité et routine, il faut peut-être redéfinir notre perception de la routine. Plutôt que de la voir comme un ensemble d’actions immuables, on pourrait la percevoir comme une base à partir de laquelle on peut explorer.

Un tremplin plutôt qu’un piège.

Ou, comme moi, comme des petites bouées sur un torrent agité.

HPI ennuyé par la routine

Alors, routine et haut potentiel, je t’aime ou je te hais ?

J’ai longtemps eu peur la routine. Aujourd’hui elle m’apaise. Mais ce n’est pas tout à fait la même routine. Les habitudes ennuyeuses du « métro-boulot-dodo » ne sont pas pour moi, je le sais maintenant, mais j’apprécie certains rituels. Quand tout tourne trop vite, je me rattache à ces petits moments d’ancrage quotidiens pour ensuite repartir à l’aventure. 

Finalement, il ne s’agit pas de fuir la routine, mais de la modeler, de la personnaliser, de la rendre nôtre. De cette façon, elle ne devient pas une séquence répétitive d’actions, mais plutôt un voyage rythmé, où chaque jour offre son lot de surprises.

Et vous, que vous évoque la routine ? Est-ce qu’elle vous stresse ? Vous réconforte ? Est-ce qu’elle est nécessaire à votre équilibre ? Quels sont vos petits rituels du quotidien pour nourrir votre curiosité ? Venez en discuter sur Instagram 🙂 

Je vous retrouve bientôt pour un nouvel article,

Chloé

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Livres rayures et ratures surdoués

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3 Commentaires

  • Reply Triangle pointu 27 août 2023 at 18 h 41 min

    Bonjour, j’ai lu un bon nombre de vos articles que je trouve extrêmement intéressants et ce n’est que maintenant que je me décide à laisser un commentaire, car j’attendais de trouver le bon article à commenter. J’ai 14 ans et bien que j’aime les vacances, j’ai toujours été contente de retourner à l’école (ou au collège, maintenant), pas pour le travail (même si je suis plutôt « bonne élève », ce n’est pas toujours très réjouissant non plus) ni pour les amis (je n’en ai jamais eu beaucoup et je ne suis pas très à l’aise avec eux) mais bien pour retrouver cette routine qui m’aide à me sentir en forme et justement, à ne pas m’ennuyer. Oui, ça peut paraître bizarre, mais moi, ce sont justement des rituels précis et un peu exigeants qui me permettent de rester motivée et en forme, de ne pas me laisser aller, de ne pas m’ennuyer, et aussi, de ne pas être dépassée par mes pensées envahissantes.

    • Reply Rayures et Ratures 27 août 2023 at 19 h 38 min

      Bonjour, et merci beaucoup pour ce commentaire 🙂 Je comprends tout à fait cette routine, ce rythme qui permet de se sentir en forme et surtout « pas dépassée par les pensées envahissantes ». Je te souhaite une bonne rentrée alors, un bon retour à cette routine !

  • Reply felis catus 13 février 2024 at 0 h 27 min

    Hello, j’ai un parcours de vie très particulier, mon époux a eu un grave accident en 2012. Il a fallu faire face au changement de vie, au handicap. La routine, c’est ce que j’ai recherché très vite, à la sortie de l’hôpital. C’était urgent, crucial, vital, parce que ce bouleversement, c’était comme si on me demandait de me tenir dos à la mer pour l’empêcher de monter, vous voyez, le genre mission impossible qu’on ne peut pas se permettre de rater.
    Ça fait quinze ans que je me soupçonne d’être zèbre, je ne me suis jamais fait tester, même si je pense à faire la démarche depuis tout ce temps-là. Ma routine a parfois été tellement douloureuse à modifier qu’il m’est même arrivé de croire que je relevais du syndrome d’Asperger.
    La routine, c’était une manière de ne pas penser à tout ce que j’avais à faire, à tous ces gestes de soin devenus omniprésents au quotidien, à tout ce que cet événement mettait de côté dans nos vies. Si c’était la routine, ce n’était plus aussi difficile, ça évitait de trop cogiter, de trop penser. C’était moins dur à traverser, tout simplement.
    Mais j’ai eu tendance à établir des routines pour tout. Une rigidité s’est créée, contre nature mais nécessaire.
    J’étais par-dessus tout attachée à la routine « mentale » , celle qui évite de réfléchir, de remettre en question ou de remettre à plat en permanence. Face à certaines tâches, je ne pouvais pas me permettre de laisser le zèbre s’exprimer. Et mon activité cérébrale était opportunément orientée vers mon imaginaire foisonnant à cette occasion.
    Ça a tenu des années, jusqu’à ma grossesse. Là, la nécessité de s’adapter à mon nouveau rôle de mère à venir est entrée en conflit avec toutes mes routines. La souplesse et l’agilité étaient réservées à mon imaginaire, tellement essentiel à mon équilibre. Jalousement réservées d’ailleurs…

    Je suis séparée de mon mari aujourd’hui. J’ai brisé tous les carcans et ça a fait des dégâts, sans doute irréparables. J’ai évacué une bonne partie de la rigidité, mais parfois j’ai la sensation qu’il n’y a plus de colonne à ma vie, comme si j’avais besoin d’un tuteur, d’un tronc, d’un truc auquel agripper le liseron qu’est ma personnalité pour qu’elle s’épanouisse.
    Ma fille de six ans a été déclarée HPI à l’école, et les routines, elle s’en crée elle aussi, de façon artificielle, et elle essaie de les imposer autour d’elle. Il faut lutter contre cette tendance, car la tyrannie n’est jamais loin. Mais il faut lutter avec subtilité, puisqu’elle est HPI.
    Compliqué, le rapport à la routine…

    Pardon, c’est très long, et encore une fois, mon cas est particulier…

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