Ce n’est pas juste une BD sur les surdoués : Comme un Oiseau dans un Bocal, de Lou Lubie.

Vous me demandez souvent quel ouvrage lire sur la douance. Ou quelle est la meilleure BD sur les surdoués. Incapable de répondre par un seul titre (même pas le mien, eh oui!), j’ai pris le temps de rédiger plusieurs pages recensant les meilleurs livres sur le haut potentiel. En fonction de qui vous êtes, de ce que vous cherchez, et de ce que vous avez déjà lu.

Mais ça, c’était avant de lire la dernière BD de Lou Lubie, la scénariste et dessinatrice de « Et à la fin ils meurent », « L’homme de la situation », « Goupil ou Face », et plein d’autres BD et même romans. Une BD sur les surdoués.

Dans sa dernière BD, découvrez Birdo et Raya.

En septembre 2023, elle a publié sa dernière BD, Comme un Oiseau dans un Bocal, aux Editions Delcourt. J’avais eu la chance de la lire en numérique en décembre dernier, et j’attendais impatiemment sa sortie pour vous la présenter. Je connaissais déjà le travail de Lou. Alors quand elle m’a contactée pour me demander de relire sa BD qui parlait des surdoués, je me souviens avoir ressenti une grande fierté que ce soit elle qui s’attaque à ce sujet en bande dessinée.

Parce que contrairement à tous les autres livres sur le HPI, celui-ci n’est pas du développement personnel, et cela apporte une toute nouvelle dimension.

Avant d’être un ouvrage qui parle de haut potentiel, c’est une histoire. Une magnifique histoire d’amitié entre Birdo et Raya. Birdo, c’est un homme oiseau, à la tête toute ronde, noire, engoncé dans un gros sweat qui a l’air tout doux. Il sait depuis longtemps qu’il est surdoué. Raya, c’est une femme poisson, à la tête enfermée dans son bocal. Elle est très sensible, et découvre tout juste sa particularité.

Le parfait mélange de narration et de vulgarisation.

Lou Lubie, avec cette nouvelle œuvre littéraire (j’insiste!), saisit l’essence même de ce qu’est le Haut Potentiel Intellectuel. Sans tomber dans les écueils habituels de simplifications ou de stéréotypes. Sa narration est riche et portée avec une douceur qui évite de s’égarer dans l’extravagance. J’ai aimé la précision et la légèreté simultanées. Je ne sais même pas vraiment comment en parler (lisez-le!). Le récit est solide, on ne tombe jamais dans la facilité. Les personnages, Birdo et Raya, ne sont pas que des figures représentatives du HPI. Ils sont vraiment des individus à part entière, avec leurs complexités et leurs défis. Loins d’être un prétexte pour parler des surdoués, ils sont vraiment incarnés. Ils ont leur histoire, et je me suis beaucoup attachée à eux.

Lorsqu’il y a des passages de vulgarisation, c’est intégré avec beaucoup de finesse, comme c’était le cas dans « Goupil ou Face ». La mise en scène très ludique rend l’information accessible sans jamais l’imposer. Et beaucoup d’images sont vraiment très parlantes. Tellement que parfois je me suis même dit « mais pourquoi n’y ai-je pas pensé ! » Il y a parfois beaucoup d’informations sur une page, et pourtant, ce n’est jamais lourd.

J’ai tellement aimé qu’il m’est difficile de faire une sélection dans ce que je souhaite partager avec vous. Allez, j’en prends deux de plus : l’anthropomorphisme, et la couleur.

L’utilisation d’animaux anthropomorphes est bien trouvée, et prend un sens particulier. Elle rend l’identification bien plus facile, et symbolise, à mon sens, le décalage. Ce décalage que ressentent parfois les personnes à haut potentiel. Cette impression d’être à la fois parmi les autres tout en étant distinct.

Enfin, graphiquement, la palette de couleurs utilisée (principalement des nuances de bleus et de jaunes) confère une douceur visuelle à l’ensemble, et accentue la subtilité du propos. C’est beau. Vraiment très beau.

En conclusion…

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé « Comme un oiseau dans un bocal », qui n’est pas qu’une simple BD sur les surdoués !
C’est une belle oeuvre littéraire, une invitation à la réflexion, une ouverture vers la compréhension de l’autre. J’en ressors avec une profonde gratitude envers Lou Lubie pour cette contribution précieuse à l’univers de la douance.

(Et en plus, elle a fait le choix de recommander Rayures et Ratures, ce qui m’a émue. Et nous nous sommes rencontrées le 23 septembre dernier pour une rencontre/dédicace à Lyon. L’occasion d’apporter nos visions complémentaires pour un échange en petit comité autour de cette chouette particularité !)

Et vous, vous l’avez lue cette BD ? Qu’en avez-vous pensé ?

PS : Je précise pour les nouveaux qu’il n’y a aucun contenu sponsorisé sur ce blog, et que je ne partage que les livres que j’aime ou qui, je pense, peuvent vous plaire !

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Et dans le prochain article, nous parlerons de profil hétérogène lors de la passation d’un test de QI ! Eh oui, rien à voir, mais passionnant aussi 🙂

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